L’antenne locale de l’association Droit au Logement (DAL) organisait une journée d’occupation de l’Hôtel de Région, jeudi 11 février. L’objectif : faire pression sur la ministre du Logement Sylvia Pinel afin d’obtenir des hébergements pour une quarantaine de sans-abri.

Jeudi 11 février. La date n’avait pas été choisie au hasard par le DAL : c’était le dernier jour au ministère du Logement de Sylvia Pinel (PRG), élue vice-présidente de région début janvier 2016. L’occasion idéale pour se faire entendre par le gouvernement, et par la région.

Les militants et adhérents du DAL avaient prévu de déplier des tentes dès 10h devant l’hôtel de région, avenue du Maréchal Juin. Peine perdue. Rapidement bloqués, ils ont dû se rabattre sur le pôle éducation de la région, quelques rues plus loin.

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**Un canapé comme point de ralliement

Le hall du bâtiment a rapidement été occupé, et les revendications du DAL sont vite parvenues jusqu’au cabinet de Carole Delga, la présidente de région (PS). Les adhérents ont remis à un responsable une liste d’environ quarante noms. « On demande un abri pour toutes ces personnes », a expliqué François Piquemal, porte-parole du DAL. « Et on restera là, jusqu’à ce qu’on ait une réponse ».

L’occupation des lieux s’est organisée. Certains militants sont restés toute la journée, d’autres allaient et venaient au gré de leurs obligations. D’autres encore étaient chargés de réapprovisionner le groupe en sandwichs et en café. Un canapé abandonné dans la rue a été réquisitionné pour servir de point de ralliement, à l’extérieur.

**Une proposition jugée insuffisante

En milieu d’après-midi, les membres du DAL ont finalement reçu un message leur donnant rendez-vous à la préfecture à 17h, pour de « bonnes nouvelles ». Méfiants, cinq représentants de l’association se sont déplacés à la table des négociations, tandis que les autres restaient dans l’hôtel de région, pour montrer qu’aucune concession n’était possible.

Les espoirs ont été en partie déçus. La ministre Sylvia Pinel a envoyé une lettre à la préfecture, lui allouant 825 000 euros pour l’hébergement d’urgence. Mais la préfecture a annoncé à la délégation du DAL qu’elle ne pouvait assurer la mise à l’abri que de huit femmes, seules ou avec enfants. « On a dit que ce n’était pas assez », raconte Marie Nardoux, présente sur place. « Les huit personnes ont refusé les places proposées par solidarité avec les autres sans-abris », précise-t-elle.

Les membres du DAL ont pris un nouveau rendez-vous avec la préfecture la semaine prochaine. Mais si leur demande reste sans réponse adaptée, ils amplifieront la mobilisation.