Depuis mardi 11 janvier, des soignants de l’hôpital des enfants de Purpan sont en grève pour protester contre des conditions de travail de plus en plus intenables.

Dépressions, accidents du travail, surmenage, management brutal, les agent.es de l’hôpital de Purpan sont à bout. Ils l’ont fait savoir mardi matin lors d’un rassemblement sur le parvis de l’hôpital. Face au silence de la direction, un appel à la grève générale illimitée a été déposée par la CGT.

« Depuis début janvier, c’est vraiment l’horreur. »

« Les faits ne sont pas nouveaux », déplore un agent du service radiologie. Selon lui, la prise en charge simultanée de deux postes par le même agent, dits « postes doublés », sont devenus la norme depuis le début des années 2000. Cette situation, stressante en temps normal, devient totalement intenable pendant les crises épidémiques : « Depuis début janvier, c’est vraiment l’horreur. En plus du Covid, il y a l’épidémie de bronchiolite qui nous avait relativement épargné l’année dernière. » On peut ainsi lire sur Médiacités le témoignage d’infirmières submergées par le nombre de patients, « une agente pour huit dans les meilleurs cas au lieu de une pour trois comme prévu ».

Des salariés poussés à bout

Or, l’impossibilité de faire bien son travail ajoute un facteur supplémentaire de maltraitance envers les soignants selon Ahmed Harrate, délégué syndical à l’hôpital général de Purpan. « Inévitablement, certains agents craquent mais la direction préfère faire pression sur les salariés que mettre en place de bonnes conditions de travail », regrette-t-il. Il évoque une affaire qui commence à faire du bruit : Élodie, infirmière en arrêt maladie depuis plusieurs mois, a été radiée le 4 novembre pour abandon de poste malgré la reconduction de l’arrêt par son médecin traitant. Au mépris de ce diagnostic, la DRH veut « faire un exemple » selon M.Harrate mais le tribunal administratif conteste cette décision et exige la réintégration de l’infirmière.

La direction se défend de refuser les embauches mais fait face à une pénurie de candidature. « Les conditions sont tellement dures que les intérimaires se passent le mot pour éviter l’hôpital », affirme le syndicaliste avec colère. Maltraitance et fuite des salariés, le serpent managérial semble donc se mordre la queue. Toujours est-il que sans réaction de la direction, aucune raison de lever le préavis de grève qui entame maintenant sa deuxième semaine.

Malo Toquet