En ces temps de confinement, la période est difficile pour tout le monde. Le monde du sport est particulièrement impacté. Annulations ou suspensions de compétitions en séries rythment l’actualité sportive des dernières semaines. Pour faire face à ce vide, quoi de mieux que de se replonger dans les archives et dépoussiérer les exploits sportifs du passé. Univers Cités, vous propose chaque jour de revenir sur un événement ayant marqué l’histoire du sport.
S’il y a bien quelqu’un qui manque aux amateurs de football ce printemps, c’est la Ligue des Champions. Cette bonne et vieille amie qui revenait nous raconter des nouvelles histoires presque tous les mardis et mercredis soirs entre février et mai. Cette même amie qui avait pour habitude de nous donner des frissons, des larmes de bonheur comme de tristesse. Comme s’il fallait combler ce manque émotionnel à venir, l’édition 2018/2019 a été l’une des plus folles de l’histoire de la compétition.
Cette réputation est due à de nombreux scénarios invraisemblables qui ont rendu fou de joie ou de peine les supporters du Vieux-continent. La Ligue des Champions de l’an dernier doit sa légende, en particulier à un match au suspense d’anthologie dont tout le monde se souvient encore. Il fait partie de ces moments magiques dont les fans de football se souviennent très bien où ils étaient, et ce qu’ils faisaient. Et c’est un euphémisme que de dire que cette soirée du 17 avril 2019 en fait partie.
Deux partout au bout de 11 minutes
En quarts de finale retour de la Coupe d’Europe, Manchester City reçoit Tottenham pour une partie des plus indécises. Le match aller a vu les Londoniens l’emporter 1-0, mais contenir City dans son antre relève presque de la mission impossible. Sans le buteur phare des visiteurs Harry Kane, absent, la balance penche en faveur des Citizens.
Les craintes de Tottenham se confirment rapidement : au bout de trois minutes, Raheem Sterling ouvre la marque et galvanise ses troupes. Loin d’être abattus, les Spurs réalisent l’impensable. Ils marquent deux fois par l’intermédiaire du sud-coréen Heung-min Son et se retrouvent devant après neuf minutes de jeu. Moins d’une minute plus tard, Bernardo Silva égalise devant les yeux ébahis du monde entier. Jamais un début de match n’avait été à ce point prolifique dans l’histoire de la plus belle des compétitions de club.
Des buts, du suspense et de la VAR
Mais ce n’est que le début. En feu, les Mancuniens reprennent la main dans ce match grâce au doublé de Sterling à la vingtième minute. A ce moment-là, il leur manque encore un but pour entrevoir la qualification. C’est ce qui arrive finalement à l’heure de jeu : après un festival de Kevin de Bruyne, l’Argentin Kun Agüero enfonce Hugo Lloris et fait exulter les Skyblues.
C’était sans compter sur la réduction de la marque par Fernando Llorente à vingt minutes du terme. L’Espagnol inscrit alors le septième but de la partie et redonne la qualification à son équipe. Au bout du temps additionnel, Raheem Sterling marque et croit donner l’avantage final à City dans une ambiance proche du délire. Les joueurs et tous les spectateurs sont en train d’exulter lorsque l’arbitre de la rencontre consulte la vidéo assistance et annule le but pour un hors-jeu léger. Pep Guardiola, manager de Manchester City, tombe à genoux, la tête dans ses mains. Le renversement de situation est total. La climatisation, monumentale.
Tottenham se qualifie finalement pour les demies. Pour la première fois de son histoire, le club du nord de Londres atteint le dernier carré de la Champions League. Au bout d’une soirée folle aux rebondissements renversants, City et Tottenham achèvent d’écrire un drame hitchcockien. L’une des plus belles pages de l’histoire du football européen.