« Nothing Toulouse », l’équipe A du Roller Derby Toulouse, a remporté la première étape du Championnat de France Elite de roller derby, samedi 7 novembre 2015. Récit.

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«Qu’est-ce qu’on a à perdre ? Rien !» C’est la rage au ventre que les joueuses toulousaines s’élancent sur la piste du gymnase du Château de l’Hers. Elles sont chaussées de patins à roulettes, autrement appelés « rollers quad », et s’apprêtent à bousculer l’équipe adverse sans ménagement.

**Roller Derby Toulouse, comme sur des roulettes !

Non sans quelques gouttes de sueur, les filles du « Nothing Toulouse » ont remporté tous leurs matchs face aux « Bad Bunnies » (Lille), aux « Leopard Avengers » (Caen) et aux « Rolling Candies » (Amiens).

Au même moment, à Paris, leur petite soeur, l’équipe B de Roller Derby Toulouse – « Blocka Nostra » – jouait des coudes (et des hanches !) pour remporter une honorable cinquième place devant trois équipes de catégorie A.

**«Toulouse et Paris ont les meilleures équipes de roller derby

Blessée au genou lors de son premier entraînement, Capucine – alias « Cass’ Burn » – la nouvelle recrue de « Nothing Toulouse », fait les cent pas autour de la piste. C’est la plus jeune de la bande. Elle a seulement 18 ans, un air juvénile à l’image d’Ellen Page dans Bliss, et un franc-parler rafraîchissant.

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Originaire de Lorient, Capucine a commencé le roller derby en 2011 avec quelques copines, dans un skatepark. Mordue de foot, d’athlétisme et de basket, elle s’est très vite prise de passion pour le roller derby : «C’est un sport où il y a une vraie cohésion d’équipe. Tu ne peux pas la jouer perso, sinon tu meurs. Il y a aussi une vie associative qui favorise la solidarité.»

Avec de la pratique et de la volonté, Capucine obtient un surclassement de licence pour jouer avec les adultes. Aujourd’hui étudiante à l’école d’ingénieur IPSA à Compans Caffareli, elle a surtout choisi son école en fonction de sa passion : «Toulouse et Paris ont les meilleures équipes de roller derby. La ville était un critère majeur dans la poursuite de mes études, même si désormais il existe des équipes de roller derby partout en France.»

** «Désormais on parle du roller derby dans les pages « sport » plutôt que dans les pages « activités dans votre région ».»

Capucine est heureuse qu’il existe enfin un Championnat de France de roller derby : «Il y a quelques années, les médias parlaient beaucoup du roller derby parce que c’était une nouveauté. Désormais ils en parlent dans les pages « sport » plutôt que dans les pages « activité dans votre région ».»


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Le roller derby prône l’humour et le féminisme. En effet, c’est un sport avant tout investi par les femmes. Pour Capucine, cela ne fait aucun doute : «C’est l’un des rares sports où il faut connaître la discipline féminine avant de savoir qu’il existe une discipline masculine. Dans le roller derby, on dit souvent que les mecs viennent pour les nanas et qu’ils restent pour le sport.»

Revers de médaille, les équipes féminines – qui attirent beaucoup de jeunes filles – sont beaucoup plus intransigeantes que les équipes masculines en ce qui concerne l’assiduité et l’implication associative. Certains clubs n’hésitent d’ailleurs pas à mettre en place des sélections, ce qui n’est pour le moment pas le cas au Roller Derby Toulouse.

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(Les [règles du roller derby sont complexes et demandent un nombre conséquent d’arbitres sur la piste. Chacune des deux équipes disposent de quatre « bloqueuses » et d’une « jammeuse ». Avec agilité, les jammeuses doivent doubler autant de fois que possible les bloqueuses de l’équipe adverse, ces dernières ayant pour but de les en empêcher. Et cela en moins de deux minutes, le temps d’un « jam ». Les points sont comptés en fonction du nombre de tours effectués par la jammeuse.)]