Leurs bourdonnements vous sont certainement familiers, mais ils se font de plus en plus rares. Les abeilles paient le prix fort de l’activité humaine et la population de ces insectes diminue. Certains amoureux de la nature refusent néanmoins d’y voir une fatalité et tentent de sensibiliser.

Il est un ballet caractéristique du printemps, époque à laquelle les fleurs et la nature s’éveillent. Un va-et-vient incessant accompagné d’un bourdonnement qui démasque instantanément son auteur : l’abeille. Un point d’interrogation entoure cependant les prochaines représentations du spectacle saisonnier puisque ces insectes sont aujourd’hui en danger.

« Directement comme indirectement, la plus grande menace est la prédation de l’homme », explique Elisabeth Kaya, secrétaire et fondatrice de l’association Abeillement Vôtre.

Elle pointe du doigt la pollution induite par l’activité humaine, à travers les produits phytosanitaires et les OGM, mais aussi la suppression des haies et des arbres qui abritent ces animaux. Sans compter les dégâts causés par le frelon asiatique. « Le bilan n’est pas très bon. Dans Toulouse même, c’est moyen. Et si on parle de la campagne proche de la métropole, c’est globalement une catastrophe. Je sais que mes collègues ne s’en sortent pas très bien », regrette-t-elle.

L’abeille, un insecte qui vous veut du bien

Les voyants sont au rouge, car abeilles menacées rime avec biodiversité en danger. En butinant de fleur en fleur, ces insectes assurent la pollinisation de nombreuses plantes, ce qui en fait un maillon indispensable du paysage écologique. D’après l’Organisation des Nations unies, sur les 100 espèces végétales qui fournissent 90% des ressources alimentaires au niveau mondial, plus de 70 ont besoin des abeilles pour leur pollinisation. La baisse du nombre d’abeilles est donc préjudiciable à tous. Sans même compter la valeur du service qu’elles rendent par la pollinisation, estimée à 265 milliards de dollars par GreenPeace.

Dans ce contexte, les défenseurs de ces butineuses se mobilisent et les ruches fleurissent en ville. Le parc de la Maourine et les toits de la Toulouse Business School en abritent notamment. Le but : « lancer une dynamique, une prise de conscience ». Abeillement Vôtre organise également des ateliers pédagogiques à l’intention des plus jeunes, toujours dans le but de sensibiliser. « L’apiculture en milieu urbain, c’est un marqueur de conscience », estime Elisabeth Kaya. Elle poursuit : « Ça ne va rien révolutionner, ça ne va pas faire que les abeilles vont mieux se porter. Ce qu’il faut, c’est que l’homme prenne conscience qu’il a un impact direct sur la planète. On va toujours plus loin dans le déraisonnable et on fait de plus en plus de dégâts. Il faudrait que les élus des villes et que les chefs d’entreprise comprennent ça ».