Les étudiants sont une population particulièrement concernée par les troubles psychologiques. Pourtant, les prix et les délais de consultation peuvent rendre difficile l’accès aux soins dans le circuit classique. Des solutions existent néanmoins.

69% des étudiants se disent régulièrement stressés, et 43% déprimés selon une étude de SMEREP, une sécurité sociale étudiante, publiée en juin 2016. Le stress et les difficultés de la vie étudiante ont des conséquences sur la santé mentale. Or en France, l’accès aux soins psychologiques peut s’avérer particulièrement difficile. Les délais pour obtenir un rendez-vous auprès d’un psychiatre peuvent être de plusieurs mois, et les consultations auprès d’un psychologue ne sont pas remboursées par la Sécurité sociale.

A long terme, l’absence de soins peut compliquer sérieusement la poursuite des études. Lauriane, par exemple, a du mettre en suspens ses études de langues à cause de sa maladie : « Une dépression carabinée comme la mienne plus des crises d’angoisse, c’était pas l’idéal pour aborder les études supérieures sereinement ».

Des solutions gratuites pour les étudiants

Il existe néanmoins des solutions mises à la disposition des étudiants pour être pris en charge. Les Centres Médico-Psychologiques (CMP) par exemple sont des structures dédiées exclusivement à l’accueil des personnes en difficulté psychologique. Il s’agit d’établissements publics, donc remboursés, et certains sont spécialisés dans l’accueil de certains profils, dont les étudiants. Pour Lauriane, c’est une excellente solution d’accès aux soins psychologiques : « Le CMP c’est pas mal. Il y a toute une équipe de professionnels, la plupart très chaleureux et accueillants ».

Par ailleurs, la médecine préventive universitaire propose aussi souvent une prise en charge psychologique. A Toulouse, une infirmière de travaillant à l’université Capitole explique : « On a l’équivalent de 4 jours de consultations par semaine avec un psychologue sur les trois universités, et une demi-journée avec un psychiatre. Un étudiant qui a envie d’exprimer un mal-être sera reçu à l’accueil infirmier sans rendez-vous, et sera orienté ensuite vers la prise en charge adaptée. »

Des délais encore trop longs

Les délais sont généralement les faiblesses de ces structures d’accueil. A la médecine préventive, selon la même infirmière, « Pour voir un psychiatre, il faut compter un délai d’un mois et demi, mais l’étudiant sera pris en charge par l’équipe médicale. » Une prise en charge qui n’est pourtant pas toujours optimale. Julia (le prénom a été changé), étudiante, émet quelques réserves. « Je suis venue à cause de pensées suicidaires il y a deux ans, mais il a fallu attendre un mois pour voir un psychologue, et encore un mois pour avoir un second rendez-vous. On ne m’a rien proposé d’autre. » En ce qui concerne les CMP, le délai peut atteindre un mois ou plus selon les centres.