La première édition du Freedom Weekend à Toulouse est organisée par le Centre culturel africain (le Mbandja) et l’association Libérez la liberté. Vendredi 10 et samedi 11 février, projections de films, expositions photo, concerts et tables rondes rythmeront cet événement dans la salle San Subra puis à la maison des associations. Porté par des militants originaires du Gabon, ces derniers souhaitent mettre l’Art au service d’une cause politique. Explications…
La liberté doit-elle être considérée acquise, car gravée dans nos constitutions et lois ? C’est la réflexion menée par les militants de l’association Libérez la liberté, fondée il y a seulement trois mois sur Toulouse. Ils se sont associés avec le Centre culturel africain (Mbandja) pour proposer le week-end de la liberté. Mais la cause dépasse bel et bien les frontières de l’Afrique centrale.
La programmation du Freedom Weekend (voir ci-dessous) reflète la volonté d’utiliser l’art sous toutes ses formes, afin d’amener le spectateur à questionner la présence de la liberté, concevoir ses limites réelles. Le documentaire Un autre monde est possible sera notamment diffusé le soir d’ouverture, salle San Subra. Réalisé par la rappeuse marseillaise Keny Arkana en 2006, il raconte les limites de la mondialisation sur les libertés. Puis ce sera au tour du groupe Movaizhaleine, représentant du hip-hop gabonais, de donner de la voix lors de la nuit de l’oralité, samedi à la maison des associations.
> À VOIR: Le clip du titre Territoire occupé par Movaizhaleine (2015)
Kevin Nzeng : « Par la culture, on espère rendre saisissable les outils qui vont ensuite permettre de construire, brique par brique, la liberté »
D’origine gabonaise, les membres de Libérez la liberté sont convaincus de la légitimité du combat à mener d’abord dans leur pays. «Au cours des élections, le citoyen gabonais obtient la liberté de voter. Mais après les urnes, l’expression de cette liberté n’est plus respectée », explique Landry Assoumou, militant de l’association toulousaine. Il fait référence à un Gabon meurtri l’été dernier suite aux élections présidentielles qui ont vu le pays entrer en rébellion.
L’art, arme politique de soft power
Kevin Nzeng est responsable du Centre culturel africain, fondé à Toulouse en 2014. Il voit ce week-end de la liberté comme un espoir pour ceux qui protègent un principe fondamental. Ou plutôt le premier des trois qui composent la devise de la France. « On va rassembler les intelligences », aime-t-il répéter. La réflexion, ajoutée à la mobilisation, sont en effet requis.
Pour être libre il ne suffit pas de se libérer de ses chaînes il faut vivre en respectant et en augmentant la liberté des autres #FW
— Libérez La Liberté (@Liberez_Liberte) 30 janvier 2017
Les militants organisateurs expliquent en partie les difficultés de leur patrie par une diplomatie post-coloniale clientéliste, ce qu’on appelle la Françafrique. Elle lie toujours les chefs d’Etats du continent noir, les éloignant de l’intérêt des populations locales. « Ce n’est pas un projet viable pour l’Afrique. Il faut des discours plus harmonieux, pour une autre fraternité », conclut Kevin Nzeng. Qui a dit que l’homme africain n’était pas assez entré dans l’Histoire ?
Au programme de ce Freedom Weekend :
Vendredi, 18h-22h30, salle San Subra (métro Saint-Cyprien) :
– discours de présentation et débats
– projection du film Un autre monde est possible, de Keny Arkana
Samedi, 10h-18h, maison des associations (métro Empalot) :
– tables rondes autour de trois associations (Survie, Libérez la liberté, Ligue panafricaine)
– exposition de peintures numériques sur le thème « Art et liberté »
– ateliers de brainstorming : comment construire la liberté? Le cas du Gabon
de 18h30 à 22h30 :
– nuit de l’oralité puis diffusion du film Un soleil s’en va
Tarif (nuit de l’oralité):
20€ (10€ pour les étudiants)
Pré-ventes jusqu’à vendredi: 15€ (5€ pour les étudiants) Renseignements au 07 51 04 72 90.