Dans le paysage associatif de la ville de Toulouse, le Tactikolectif occupe désormais une place importante et raconte une histoire particulière, celle de l’immigration en France et dans la région, avec en particulier le festival Origines Contrôlées. La nouvelle édition du festival insiste sur la longue présence culturelle et politique des Maghrébins en France.

Le festival Origines Contrôlées fête cette année ses dix ans d’existence et expose l’immigration comme un trait d’union entre le Maghreb et la France. Il s’organise autour de nombreuses rencontres culturelles, artistiques, mais surtout musicales. Trois grandes soirées à l’affiche : Le 27 novembre à la Halle aux Grains, un concert d’El Gusto, le groupe de Châabi algérois, personnage du documentaire éponyme de Safinez Bousbia.

Il sera suivi de deux soirées au Bikini à Ramonville le 28 et 29 novembre, entre autres avec Mouss Hakim de Zebda pour présenter leur projet « Comme un guitariste chilien » en hommage à Victor Jara et d’autres concerts le lendemain avec Rachid Taha ou Asian Dub Foundation…

Un des évènements phares, l’exposition « Générations » organisé conjointement avec la Mairie de Toulouse et l’association Génériques au musée des Jacobins, narre en photos une certaine histoire de la France.

« Cette exposition est très importante pour nous, elle est en plein centre ville au coeur du patrimoine de la ville de Toulouse pour montrer un siècle de présence politique et culturelle des Maghrébins en France. L’histoire de cette immigration se retrace sur le long cours », explique Salah, coordinateur général du Tactikollectif.

Depuis la création du festival, la programmation s’est enrichie et le festival a gagné en reconnaissance, démontrant les apports de la diversité et de l’immigration, « une histoire intime qu’entretient la France avec le Maghreb » d’après Salah.

« Les quartiers ne sont pas des déserts poltiques et culturels »

L’objectif d’Origines Contrôlées est de montrer que  » les quartiers ne sont pas des déserts politiques et culturels », bien au contraire, de faire connaitre la culture apportée d’autres horizons, de l’autre rive de la Méditérannée. Et pas seulement. Dans les éditions passées, plusieurs évènements ont été dédiés aux Roms, à l’immigration asiatique ou africaine.

Justement, les 10 ans du festival coïncident avec les 30 de la marche des « Beurs », où immigrés et Français « issus de l’immigration » ont entamé une marche pacifique pour l’égalité et contre le racisme en 1983. Un anniversaire marqué par de nombreuses manifestations et par la sortie du film « La marche » de Nabil Ben Yadir.
Pour participer à ce débat, le Tactikollectif a organisé le 23 novembre une journée d’étude « 30 ans de luttes politiques et culturelles des quartiers 1983-2013 », avec une exposition photo « Ceux qui marchent encore » et une projection du film « Les Marcheurs. Chroniques des années beur » réalisé par Naïma Yahi, Samia Chala et Thierry Leclère.


Sortie du film « La Marche » le 27 novembre dans les salles.