Mardi 20 février 2024, le député Horizon Jean-François Portarrieu, a alerté le gouvernement sur le développement du secteur de l’aéronautique dans le cadre de la loi « Zéro artificialisation nette » (ZAN).

« L’avenir de l’aviation, c’est l’avion électrique » affirme Jean-François Portarrieu. Dans l’hémicycle, le député toulousain s’inquiète de voir les projets de l’aéronautique être freinés par la loi ZAN.

Désigné comme objectif dans la loi « Climat et Résilience » votée le 22 août 2021 et censée reprendre les propositions de la convention citoyenne, la mesure ZAN a pour objectif de réduire drastiquement l’artificialisation des sols chaque année en vue d’atteindre une artificialisation nulle d’ici 2050.

Lors du vote, le 20 juillet 2023, sur les modalités d’application de la loi, l’État a pris soin de réserver une enveloppe de 12 500 hectares sur les 10 prochaines années pour les projets « d’intérêt national ». Problème pour le député, l’aéronautique ne figure pas sur cette liste.

« N’oublions pas l’aéronautique

« L’aéronautique, c’est près de 30 milliards d’euros chaque année, ce qui en fait le premier contributeur à la balance commerciale française. C’est également près de 60 000 emplois de près ou de loin », énumère Jean-François Portarrieu. « Cela contribue à faire de ce secteur un intérêt national ».

Les esprits les plus acerbes voient dans cette demande du député une contradiction entre la mise en place d’une mesure dérogatoire d’une loi écologique et un secteur réputé polluant. Rappelons qu’en 2018, le réseau citoyen Stay Grounded, qui se base sur les travaux de scientifiques, a calculé qu’au niveau mondial, l’avion contribue à près de 6 % au réchauffement global.

« Les entreprises qui seront éligibles pour disposer d’une dérogation et faire partie de la liste d’intérêt national doivent bien entendu proposer des projets éco-responsables »

Jean-François Portarrieu

« Lier économie et écologie »

Chargé de la mission parlementaire sur la décarbonation du secteur aéronautique, Jean-François Portarrieu voit dans les projets du secteur la possibilité de lier l’aéronautique à l’écologie. « J’observe des constructeurs qui font des efforts incommensurables comme l’entreprise Beyond Aéro qui travaille sur un projet d’avion d’affaire à hydrogène », raconte cet amoureux de l’avion.

« Si on ne se positionne pas maintenant pour permettre au secteur de se développer, celui-ci ira voir ailleurs. Il m’est impossible de concevoir que nous ne puissions pas garder chez nous des ingénieurs qui souhaitent innover dans le bon sens. »

Lors de sa question à l’Assemblée, le député a particulièrement insisté sur le cas d’Airbus qui croule sous les commandes. « Ce niveau record de commandes nécessite une montée en cadence de la production pour assurer le calendrier de livraison. » Malgré le développement de la gamme A320 moins gourmande en carburant, Airbus ne symbolise pas l’excellence dans le domaine écologique.

Célébrant le technosolutionnisme, le député assure que sa demande va dans le sens de la planète et de Toulouse ce qui permet de combiner économie et écologie. Dans l’immédiat, c’est l’économie qui prime. 

Photo : Capture d’écran – compte Youtube de Jean-François Portarrieu