Lors des Jeux paralympiques de Rio, Maxime Valet a décroché deux médailles de bronze. Le fleurettiste toulousain revient sur cet événement, ainsi que sur la médiatisation qu’il génère, inhabituelle pour les athlètes handisport.

 

Univers-Cités : Les Jeux paralympiques se sont terminés il y a un peu moins d’un mois. Quel souvenir gardes-tu de cet événement ?

Maxime Valet : Si je devais ne retenir qu’un seul élément, ce serait l’ambiance, l’atmosphère qui planait autour du village olympique et des infrastructures. Le tout dans un cadre, il faut l’avouer, très agréable !

 

UC : Le retour à la vie quotidienne a-t-il été difficile ?

MV : Honnêtement, pas tant que ça. Cela fait du bien de rentrer chez soi, de retrouver le calme et de relâcher la pression accumulée pendant toute la compétition. J’ai donc été plutôt content de reprendre mon train de vie quotidien.

 

UC : En général, combien as-tu d’heures d’entraînement par semaine ?

MV : Tout dépend du calendrier des échéances à venir. En période « calme », je m’entraîne environ huit heures par semaine. Juste avant de partir pour Rio, en revanche, le rythme était beaucoup plus élevé puisque je passais entre 25 et 30 heures à la salle d’armes ! Je tiens à préciser qu’en parallèle, je poursuis mes études de médecine, en tant qu’interne au CHU de Purpan (sixième année, spécialisation en médecine du sport, NDLR).

 

UC : Est-il possible, pour un athlète handisport, de vivre de la pratique de sa discipline  en France ?

MV : La prime accordée aux médaillés a été la même pour les athlètes olympiques et paralympiques (50 000 euros pour l’or, 20 000 pour l’argent et 13 000 pour le bronze, NDLR), c’est une très bonne chose. Malgré tout, cela reste assez rare d’être professionnel en handisport, mais certains le sont. Je pense particulièrement à des disciplines telles que l’athlétisme, le tennis ou encore la natation, où il est possible de vivre de la pratique de son sport. D’autres parviennent à décrocher un contrat avec une entreprise, qui les rémunère tout en les laissant librement s’entraîner. En fin de compte, la situation est comparable à celle de nombreux sportifs de haut niveau « valides » qui, majoritairement, doivent exercer un métier afin de subvenir à leurs besoins.

Maxime Valet, après la remise des médailles. - Facebook Maxime Valet

Maxime Valet, après la remise des médailles. Crédits photo : Facebook Maxime Valet

UC : France Télévisions a proposé une large couverture de ces Jeux paralympiques, avec plus de 100 heures de direct. N’est-ce pas un peu frustrant de n’être médiatisé que tous les quatre ans ?

MV : Ça l’est forcément un petit peu. Cependant, l’omniprésence des caméras, comme c’est le cas lors des Jeux paralympiques, n’est pas non plus quelque chose que j’affectionne particulièrement. Nous ne sommes pas habitués à être autant médiatisés,  d’ailleurs cela ajoute une dose de pression supplémentaire…

 

UC : C’était trop oppressant ?

MV : Non, je n’irais pas jusque-là. Disons simplement que les nombreuses sollicitations médiatiques à chaud sont, à la longue, assez éreintantes. Il faut répondre aux questions des journalistes juste après avoir remporté une médaille, puis en descendant du podium, passer d’un micro à un autre… Certains sont très à l’aise dans cet exercice, d’autres un peu moins.

 

UC : Revenons-en à toi. Quels sont tes objectifs, à court et à plus long terme ?

MV : Je vais d’abord me concentrer sur ma thèse de médecine, que dois présenter l’année prochaine. En escrime, le principal objectif reste les Championnats du monde de 2017, mais je garde dans un coin de ma tête les Jeux de Tokyo, en 2020.

 

UC : Et l’éventualité de recevoir les  Jeux à Paris en 2024, c’est une chose à laquelle tu penses ?

MV : Bien sûr ! J’ai passé quinze jours à Rio, j’ai vu ce qu’un tel événement représentait pour le public brésilien. Réussir à faire la même chose en France, avoir les Jeux olympiques puis paralympiques à la maison, ce serait juste formidable !

 

Crédits photo : © Maxime Pervillé