Depuis fin octobre, et l’annonce de l’ouverture du métro jusqu’à trois heures le week-end, les employés du métro toulousain sont en grève. Analyse.
En annonçant l’ouverture du métro jusqu’à trois heures du matin le week-end, le maire Jean-Luc Moudenc ne s’attendait sûrement pas à de telles conséquences. Suite à cette promesse électorale, les métros devaient circuler une partie de la nuit le vendredi et samedi, à compter du 7 novembre. Les syndicats CGT, FO, CFDT et SUD ont alors déposé un préavis de grève, qui s’étalait du mois d’octobre, juste avant le marathon, au 31 janvier 2015. S’il ne fut pas fermé pendant cette période, ce fonctionnement à moindre vitesse bouscula l’organisation des fêtes de fin d’année, et des soldes.
90% des employés du métro en grève
« Deux raisons nous ont poussés à faire grève », explique Franck Bouard, délégué Sud-Tisséo. « L’ouverture à trois heures du matin, et un malaise profond concernant les conditions de travail. Nous avons eu le sentiment de ne pas être entendus, et qu’on nous imposait ces nouveaux horaires. » Avant cette annonce, les employés rattachés au métro étaient en formation entre vingt heures et six heures du matin. Ces nouveaux horaires ne changent pas leurs heures de travail, mais en modifient les conditions.
Pour Franck Bouard, la direction n’a pas eu la réaction qu’il fallait. « Il y a eu des réunions officielles, mais pas réellement d’ouverture sur les négociations. » Une idée partagée par les employés : sur 90 salariés rattachés au métro, plus de 90% sont en grève. Aux heures de pointe, ce sont 30 rames au lieu de 40 qui circulent.
Quand les négociations coincent
Olivier Poitrenaud, directeur général de Tisséo, déclarait en janvier à la Dépêche du Midi que « cinq postes d’agents de prévention Tisséo (avaient) été créés permettant à deux équipes de trois personnes de patrouiller sur la ligne A et la ligne B ». De plus, une patrouille en voiture peut rejoindre rapidement chaque zone du métro en cas de problèmes. Ainsi, la sécurité des agents n’est pas mise en danger par cette ouverture tardive. « On ne peut tout régler par des hausses de salaires et des congés en plus alors que le passage à trois heures ne modifie pas fondamentalement les conditions de travail des agents, qui ont été adaptées. »
Et maintenant ?
A présent que le préavis de grève est terminé, chaque partie doit organiser ses positions. Jeudi, les syndicats ont lancé une « alarme sociale », suite à laquelle de nouvelles négociations auront lieu. Si aucun consensus n’est adopté, un préavis de grève de six mois sera annoncé. « La première fois, nous avons fait l’erreur de lancer un préavis trop court », commente Franck Bouard. Et si rien n’avance ? « Et bien, il n’y aura pas de métro jusqu’à trois heures du matin pendant six mois. » Avis à ceux qui se couchent tard.