L’Université Paul-Sabatier (UPS) avec son projet «néocampus» lancé en juin 2013 s’inscrit dans la modernité. Une modernité coûteuse qui n’a rien de réellement innovant et qui capte une grande partie des financements des autres établissements universitaires.

11 bâtiments créés, 56 000 m2 de travaux, 30 000m2 détruits, 8 laboratoires scientifiques spécialisés dans les nouvelles technologies. Ces chiffres traduisent le programme ambitieux de l’Université des sciences Toulouse 3.

Le campus de Paul-Sabatier

Du matériel de pointe

ECOLAB, CESBIO, CIRIMAT, IRIT, LAAS, LAPLACE, LMDC, PHASE. Ces laboratoires collaborent avec le campus toulousain pour bâtir « l’université du futur ». Sondes, caméras, capteurs, applications viendront équiper le campus.
– Des capteurs de présence et de luminosité permettent de régler l’allumage des locaux et des chauffages pour optimiser l’énergie. Ces capteurs sont également reliés à l’emploi du temps des professeurs et à l’utilisation des salles de classe.
– Des caméras rendent compte d’une expérience scientifique menée par un professeur. L’expérience réalisée peut être zoomée et intégrée en temps réel comme outil pédagogique sur le powerpoint. Le cours ainsi filmé est alors diffusé sur la plateforme internet à destination des élèves absents.

Les étudiants au coeur de la conception

Le projet de campus du futur a été mené de front par chercheurs et étudiants en « coworking ». Les étudiants recrutés en stage (un en L3, un en M1, et 6 en M2) ont pensé et créé les futurs bâtiments, les matériaux utilisés. Dans le laboratoire de matériaux et durabilité des constructions, certains ont pu concevoir de A à Z des bancs qui serviront à agrémenter les espaces verts du campus. Les étudiants intégrés au projet de l’université du futur ont pu en outre obtenir une expérience professionnelle en utilisant des matériaux novateurs et des procédés de fabrication de pointe.

Le bâtiment administratif de Paul-Sabatier

Une université connectée

Votre professeur a du retard, cela vous sera notifié par une alerte ou un SMS sur votre portable grâce à une application. Vous vous dirigez vers le Restaurant Universitaire mais vous n’avez qu’une heure pour manger ? Un message vous tiendra informé du temps d’attente.
Professeurs, vous ne serez plus jamais en manque de craies ou de marqueurs ! Le matériel pédagogique est renseigné par des capteurs de présence. Le matériel manquant ou défectueux est sitôt remplacé pour le cours suivant.

Beaucoup d’argent pour rien ?

Le but ? Faire des économies d’énergie, simplifier la vie des étudiants et des professeurs.
Ces quelques exemples d’innovation prouvent bien que l’électronique a remplacé la logique humaine. Ne peut-on pas apprendre à avoir des réflexes simples tels qu’éteindre la lumière lorsqu’on est le dernier à quitter la salle de classe ? Eteindre les chauffages durant le week-end, est-ce trop difficile ?
Des programmes informatiques coûteux ont été présentés comme la solution idéale, alors qu »ils pallient le manque d’initiative des acteurs de l’université. Au détriment des autres campus : « L’établissement capte en effet la grande majorité d’une manne de 250 millions d’euros réservée à la ville rose » nous explique lEtudiant.fr.
Lorsqu’on connaît les difficultés d’autres établissements universitaires, on est en droit de se demander si tout est cela est bien nécessaire. La pertinence du projet est en question et mérite un véritable débat. Plus d’informations: ici.