111 des arts c’est une association qui expose 1111 tableaux de 111 artistes du monde entier au prix unique de 111 euros pendant 11 jours. Si le jeu de répétition du chiffre 1 prête à sourire, l’objectif de l’association est quant à lui très sérieux : récolter grâce à la vente de tableaux des fonds afin de financer la recherche médicale sur des maladies graves qui affectent les enfants, telles que les leucémies et les cancers. Une initiative qui existe depuis treize ans à Toulouse et vingt ans à Paris.
L’aventure commence lorsqu’un galeriste dont le fils est atteint de leucémie, se rend compte du manque flagrant de moyens et de crédits accordés à la recherche contre le cancer chez l’enfant. L’idée émerge donc de son cercle d’amis artistes qui décident de mettre l’art au profit de la recherche. Le 111 des arts devient ainsi un rendez-vous à caractère humanitaire à destination des amateurs d’art contemporain. “Nous avons une vision de l’art non élitiste”, explique Emmanuel Quéritet, le président de l’association à Toulouse. A 111 euros le tableau de 20 x 20 cm, il dit proposer « un prix défiant toute concurrence”. Ainsi sur le prix total d’un tableau, 20 euros sont destinés à l’encadrement, 50 reviennent à l’artiste et le reste est reversé à la recherche. L’année dernière, 79 000 euros ont été récoltés.
Acheteur et peintre, entre goût pour l’art et geste humanitaire
Entre peintures, collages, gravures et autres techniques artistiques, les acheteurs potentiels ont l’embarras du choix. “L’avantage c’est qu’on peut avoir de véritables coups de coeur et l’achat à une conséquence positive”, explique Maïté, fidèle acheteuse depuis trois ans, qui ne raterait cet événement pour rien au monde. Cette année, elle a acheté quatre tableaux. L’événement semble ainsi fidéliser le public comme Caroline Baecque qui a commencé en tant qu’acheteuse et est aujourd’hui vice-présidente de l’association. “Au départ, j’ai eu un doute quand même parce que 75 000 euros pour toute une année de travail ça me paraissait peu. Mais j’ai ensuite rencontré les chercheurs qui nous on dit que le peu que l’on donnait était indispensable”. En effet, selon une étude menée par l’Institut de Veille Sanitaire, le risque annuel de survenue est de 156,6 cas par million et le cancer ou la leucémie représentent ainsi la première cause de mortalité par la maladie chez l’enfant. “J’ai été d’autant plus sensibilisée par l’événement que j’ai un enfant malade à la maison”, avoue Béatrice qui vient d’acheter deux tableaux.
José Almansa, peintre qui expose, se sent également concerné car un de ses proches est décédé des suites de la maladie de Khaler, une maladie grave qui se soignait que très difficilement avant que des fonds ne soient versés à la recherche. “La partie qui nous revient est la même que chez les galeristes, alors autant participer à financer la recherche”, conclut-il. Le caractère humanitaire de l’événement attire de nombreux artistes qui par la même occasion peuvent exposer et vendre leurs tableaux.“Pour les artistes peu connus, on sert également de tremplin”, renchérit le directeur de l’association. Les artistes de toutes les nationalités sont libres d’exercer leur art, une aubaine pour Martine Dao qui apprécie de pouvoir faire ce qu’elle aime en pouvant participer à une bonne cause.