«Dans la lignée des Casseurs de pub, un comité du RAP [Résistance à l’agression publicitaire] vient de se créer à Toulouse. Ils entendent bien faire découvrir aux gens combien il serait préférable d’avoir de l’art dans les rues plutôt que des pubs dans la vue…

La pub, voici un problème politico-écologique dont on parle finalement assez peu, contrairement à d’autres problématiques sociales et environnementales. Il est vrai que face aux accidents nucléaires ou aux OGM, la pub, c’est moins spectaculaire, ça ne donne pas le cancer et ne nous transforme pas en hybride à trois bras. Encore que… C’est tout aussi polluant et ça donne aussi des maladies. Mais avec cette merveilleuse invention, tout est insidieux ou presque.

Prenons un exemple : les panneaux déroulants, typiques de cette sournoiserie. Tu n’as pas envie de le voir ? Et bien tu le verras quand même ! Les publicitaires ont trouvé cette charmante idée d’exploiter nos instincts pour mieux nous manipuler : le panneau déroulant bouge et – c’est inscrit dans nos gènes de pauvres mammifères – quand on voit un truc qui bouge, le premier réflexe se traduit par le fait de regarder. Bingo pour eux, dommage pour nous.

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Tanguy Aube, 27 ans, militant du RAP, explique : « Je ne suis pas contre la pub mais je suis contre le fait qu’on me l’impose ». Pas de fanatisme déguisé donc, la démarche est claire : « sensibiliser les gens à la place de la publicité dans les villes, les interpeller, leur faire prendre conscience de son omniprésence ».

Un groupe né, une action menée

La présence du comité RAP est récente à Toulouse, puisque c’est cet été qu’une petite vingtaine de sympathisants à la cause antipub s’est rassemblée. Et pour en finir avec l’hégémonie de la pub dans les espaces publics, ils ont choisi d’adhérer à l’association nationale RAP, histoire de fédérer leurs actions. Ils ont mené une première campagne le 29 septembre dans le centre-ville toulousain, en recouvrant certains panneaux publicitaires de papier kraft. Libre au passant de dessiner ou d’inscrire un slogan. Bilan de l’action « Si une grosse majorité de personnes est contre le fait d’avoir de la publicité partout, elles ont plus de mal à faire un geste qui, pour elles, s’apparente à un quelque chose d’illégal ».

Le RAP s’inscrit dans la lignée d’autres associations, telles que la BAP (Brigade Anti-Publicité), Paysages de France, qui luttent pour la désinstallation des panneaux publicitaires illégaux ou encore « les déboulonneurs » qui oeuvrent sur Paris en taguant les publicités de la capitale.

Les municipales approchant à grands pas, ce sera l’occasion pour ces militants du RAP d’interpeller les candidats. Et puis n’oubliez pas, la prochaine fois que vous décrocherez un vélib’ de sa borne, que c’est JCDecaux qui finance en grande partie ces deux roues écolos contre panneau d’affichage, et non pas parce que vous le valez bien…