Chaque année depuis 2008, le festival étudiant les Airs solidaires investit les campus toulousains pour sensibiliser à la solidarité internationale. Un festival musical et culturel qui a sacrément évolué pour devenir un événement incontournable du premier trimestre. Rappel.

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Photos : © Florian Bardou

« Je pense qu’on s’ancre vraiment dans le paysage culturel toulousain ». Romain Danzavilliers, programmateur du festival, diplômé en management culturel partage ce constat sans appel. En six éditions, Les Airs solidaires ont su se constituer un réseau et un nom en termes de qualité de programmation qui n’est absolument pas contesté. Cette année l’équipe, composée de 27 membres tous bénévoles, a choisi de mettre l’accent sur les questions d’alimentation et de production agroalimentaire : « de la graine à l’assiette ».

« L’Afrique n’est pas pauvre, elle est appauvrie »

Pour Rémy Segonds, étudiant en deuxième année à Sciences Po Toulouse et président de l’association, on ne peut pas réduire la solidarité internationale à une question matérielle. Au contraire, selon ses mots : « La question de la solidarité internationale, c’est de se préoccuper d’être sensible aux inégalités Nord-Sud tant dans la répartition des richesses, tant dans le passé colonial pour certains continents, tant sur les dérives que peuvent provoquer certaines entreprises du Nord dans les pays du Sud, etc. » Et d’ajouter : « Le but, c’est aussi de se dire : informons, provoquons un débat sur l’espace public, l’espace des facs pour intéresser les étudiants à ces questions-là ». Une mission ambitieuse qui à pour but un jour de parvenir à supprimer l’aide, de défaire ce lien de dépendance des pays africains par exemple.

C’est justement pour donner plus de poids aux événements autour de la solidarité internationale que des évolutions et un rééquilibrage ont été opérés dans le déroulé du festival. Anaïs Tankam, étudiante à Sciences Po Toulouse aux Airs So’ depuis trois ans, explique : « Les Airs So’ ça a pas mal évolué il y a deux ans. Au début, c’était un festival regroupant plusieurs associations de solidarité internationale. (…) Les fonds étaient reversés aux projets des différentes associations. Il y a deux ans, ça a complètement évolué parce que c’est l’association les Airs Solidaires à part entière qui s’est mise à sensibiliser sans forcément reverser. »

Autre nouveauté, la priorité mise sur les évènements culturels et les conférences pour vraiment donner à voir et à entendre la thématique selon Rémy : « En choisissant de reprendre l’asso, une année sur l’autre avec Alice et Louise – le bureau -, on avait vraiment envie de beaucoup mettre l’accent sur les évènements et justement sur les animations autour de la solidarité internationale et la thématique. »

Sensibiliser par le biais de la culture

Au fond, ce qui fait la particularité des Airs solidaires, ce sont les modes d’action et d’expression employés pour faire passer cette idée de solidarité internationale. Pour Marie Aureille, elle aussi étudiante à Sciences Po Toulouse, qui est passée par Greenpeace Mexico l’année dernière, la clé du festival : « C’est l’idée, si on veut faire une vraie sensibilisation efficace, de trouver d’autres moyens et de passer par le biais culturel. C’était un défi et en même temps quelque chose de novateur et d’intéressant à tester. » Concrètement, le festival se veut alors une « plateforme associative » qui propose à des associations étudiantes culturelles ou autres un espace d’expression, de rencontre, et d’échange autour des alternatives au système productiviste agricole par exemple.

Avec un budget à hauteur de 30 000 euros, inférieur aux années précédentes, la programmation a un peu été revue à la baisse. Cependant, avec des événements inédits comme une déambulation, du théâtre, de l’improvisation, des concerts et du graff sur les facs, pour cette 6ème édition, d’autres disciplines culturelles ont fait leur entrée sur le festival. Ne manquent plus que le beau temps et des festivaliers au rendez-vous pour concrétiser l’action.