La présentation d’une soirée « Plombiers vs chaudières » organisée par le Bureau des sports (BDS) de Sciences Po Toulouse le mois dernier n’a laissé personne indifférent. L’antenne toulousaine d’Osez le féminisme s’est empressée de critiquer vivement l’affaire en fustigeant le machisme et le sexisme d’une telle publicité, allant même jusqu’à qualifier l’IEP toulousain « d’école de formation à la misogynie. »

Qu’une association féministe monte au créneau pour dénoncer ce type d’abus, c’est bien normal. Le BDS de Sciences Po Toulouse aurait pu se passer d’une annonce de soirée dans la plus pure tradition des bizutages macho de certaines grandes écoles. Mais quand la polémique enfle au point d’assimiler l’ensemble d’une institution à un « ramassis de gros beaufs machistes » (je cite un commentaire lu sur Facebook), les choses vont un peu loin.

Confondre faute de goût et machisme primaire peut conduire aux amalgames malsains qu’on a pu apercevoir sur les réseaux sociaux concernant cette affaire. On y trouve les élèves de Sciences Po, « la future élite » d’après beaucoup (moi qui me voyais simple journaliste, je vais devoir me reconvertir en « ministre » ou « dirigeant »), qualifiés de « gros cons sexistes » qui martyrisent les élèves de sexe féminin, bien entendu « soumises » et « persécutées », victimes des pires sévices. Sachant que l’école est constituée de 60% de filles, ce n’est pas banal. Il est vrai que j’entends régulièrement mes camarades féminines se plaindre d’un manque de respect permanent, mais de toute façon, chez nous, “la future élite de la nation”, elles n’ont pas leur mot à dire…

Mais trêve d’ironie, je risque de confirmer les dires de certaines personnes qui interpréteraient mal mes propos ! Ce qui interpelle dans cette affaire, c’est la vitesse à laquelle un événement interne, déplacé et mal choisi, on le répète, peut conduire à stigmatiser des centaines d’élèves qui n’ont pour seul tort que celui d’étudier dans une école dont le BDS a fait une erreur. L’événement a été logiquement annulé, et l’association a fait ses excuses. Mais les paroles restent, et personne n’a rien tiré de bon de ces insultes, d’un côté comme de l’autre. À l’avenir, il faudrait apprendre à ne pas se tromper de combat : féminisme engagé ou disputes de comptoir ?