De la viande de cheval dans des lasagnes. Des traders hollandais et chypriotes peu scrupuleux. Des abattoirs en Roumanie. Des fabricants comme Spanghero ou Comigel peu regardants sur la nature et l’étiquetage de leurs produits. Un enième scandale alimentaire européen. En deux semaines, les lasagnes surgelées ont défrayé la chronique et révélé les failles d’un système productif agroalimentaire qui se soucie plus du profit engendré que de l’utilité et des besoins des consommateurs.

Aujourd’hui, à la question « d’où vient ce produit ? », plus personne n’est capable de donner la réponse – pas même l’auteur de ce billet. Compétitivité prix, concurrence, sous-traitance, multinationalisation des firmes, avec la mondialisation des échanges, les produits n’ont plus d’origine et c’est notre façon de s’alimenter, de consommer, qui perd tout son sens.

Alors que faire ? Améliorer la traçabilité des produits et imposer plus de transparence notamment en matière d’étiquetage, de contrôle de qualité sous l’impulsion de grandes directives européennes ? Ou carrément changer nos modes de consommation ? Car là où le bât blesse, c’est que rien n’y changera si nous ne revoyons pas nos propres comportements alimentaires symptomatiques de la société du tout rapide, du déjà fait, du « à consommer sur place ou à emporter ? », dans laquelle nous vivons.

L’alternative donc : apprendre d’où viennent les produits, privilégier la qualité, redonner du sens au temps de repas, faire résistance à la junk food tel un Jean-Pierre Coffe armé de sa plus grande indignation , et non plus suivre stupidement des modes de consommation qui nous sont imposés car plus économiques – et c’est contestable – voire plus flexibles.

Sinon, à défaut de bœuf, nous resterons des moutons.