L’Institut d’Études Politiques devrait déménager dans les locaux de la Manufacture des Tabacs (UT1) à l’horizon 2015. Depuis l’ajout de deux années supplémentaires au diplôme, la grande école se sent de plus en plus à l’étroit dans ses locaux datant de 1948 et qui ne se conforment plus aux exigences – toujours plus strictes – en matière de sécurité incendie. Le projet de déménagement reste colossal, et il n’est pas impossible que des étudiants de certains parcours y soient associés. Interview de Joëlle Stoenesco, secrétaire générale des services de l’établissement.

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« Univers-Cités » : Qu’est-ce qui explique un déménagement aussi précoce ?

Joëlle Stoenesco : Notre déménagement dépend du calendrier de la construction des nouveaux locaux de la Toulouse School of Economics. C’est après leur déménagement de la Manufacture des Tabacs que nous pourrons nous-mêmes déménager. On pensait initialement que le chantier des fouilles archéologiques durerait plus longtemps, et on pensait effectivement déménager d’ici 2016 voire 2017. Mais finalement, la TSE devrait emménager dans ses nouveaux bâtiments fin 2014. Donc pour nous, ce sera courant 2015.

Sait-on déjà quelle partie de la manufacture sera occupée par l’Institut d’Études Politiques ?

Tout a été décidé dans le cadre d’un contrat plan Région. Il est prévu que nous emménagions dans les bâtiments A et D de la Manufacture. Deux amphis et demi feront par ailleurs partie de l’IEP dans le bâtiment B. (Voir illustration)

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Plan de la Manufacture des Tabacs : L’institut d’Études politiques devrait occuper les bâtiments A et D, ainsi qu’une partie du bâtiment B.

Depuis cette année, on a vu l’apparition d’agents de sécurité postés en permanence à chaque étage… Le bâtiment est-il suffisamment sûr pour accueillir des étudiants ?

Il faut savoir que les normes, particulièrement en matière d’incendie, sont de plus en plus strictes. Tous les deux ans, une commission de sécurité examine en détail nos locaux. Le dernier examen en juin 2011 a révélé qu’ils n’étaient plus conformes aux normes actuelles en matière d’incendie. Par contre, au niveau de la vétusté, les examens ont montré qu’il n’y avait pas de danger. De ce côté, il s’agit davantage de problèmes de peinture ci et là et de menus travaux. La toiture au-dessus de l’une des salles (49) avait conduit à des infiltrations d’eau, mais des travaux sont d’ores et déjà programmés.

Les bâtiments vont-ils rester en l’état jusqu’en 2015 ?

Non. Les normes incendie sont pour nous un véritable défi, et on est tenu de réaliser des travaux, notamment pour élargir certains escaliers de secours et construire plus de sorties d’urgence. Pour l’instant, cette carence nous coûte l’emploi de vigiles spécialisés dans l’évacuation rapide en cas de problème. Mais c’est pour l’établissement un véritable sacrifice : 25 000 euros par mois ! Sans parler du casse-tête des plannings : il faut constamment limiter la fréquentation de l’IEP en-dessous du seuil de 1000 étudiants. C’est pourquoi nous avons de plus en plus recours à des cours le samedi par exemple. Par ailleurs, il faut savoir que la Mairie nous a expressément demandé à ce que nos locaux soit réservés à un usage exclusivement pédagogique : cela explique que nous n’organisions plus de conférences dans nos bâtiments…

Comment organiser un tel déménagement ?

Évidemment, ce n’est pas simple. Cela va poser des questions de gestion, ce qui justifie la mise en place d’un projet, car c’est ici une première, et il faudra tout faire en peu de temps. La première étape, ça va être de mettre en place un groupe de travail pour élaborer un calendrier et faire un descriptif de toutes les opérations. On réfléchit à une gestion de projet pour laquelle on associerait des étudiants de l’IEP. On a déjà expérimenté ce type de partenariat, on a tendance à le mettre en place lorsque c’est possible. Dans le passé, il y a l’exemple du parcours Risques qui avait fait le bilan carbone de l’IEP…