Dans le cadre d’une initiative lancée par le comité d’organisation du carnaval de Toulouse, l’association La boîte à outils et l’artiste plasticienne Stéphanie Allart ont lancé des ateliers participatifs pour habiller la ville… En tricot !

Les ateliers participatifs à Arnaud Bernard. / Photo © association La Boîte à Outils

Un rang endroit, un rang envers, laine rouge, bleue et puis verte… Depuis le premier samedi de février, fils et motifs s’entremêlent à chaque cliquetis d’aiguilles au café associatif Chez ta mère, dans le quartier Arnaud-Bernard. A l’origine de cette conversion temporaire en atelier de tricoteurs, un concept original, né dans les rues anglo-saxonnes au milieu des années 2000 : le « yarn bombing », traduit en français sous le vocable de « street tricot », et qui consiste à emballer arbres, lampadaires, statues et autres véhicules dans des pièces de laine !

Pompons aux arbres et sculptures en costume

Un nouvelle forme de street art qu’a décidé de promouvoir le Comité d’organisation du carnaval unifié (Cocu) de la Ville rose, dans le cadre d’une initiative baptisée « Et si on déguisait la ville ? » : « L’objectif est de s’approprier l’espace public en le mettant en valeur de manière temporaire, explique Maëva Longvert, coordinatrice de cette manifestation. C’est ce que nous avons décidé de faire, en collaboration avec les membres de l’association La boîte à outils et l’artiste plasticienne Stéphanie Allart, par le biais de ces ateliers où chacun apporte sa contribution en créant des décorations pour la ville. »

Le Tricoparasite imaginé pour la sculpture de Franz West. / Photo © association La Boîte à Outils

Cibles de ces artistes des aiguilles et du crochet séduits par les réunions hebdomadaires au café Chez ta mère ? La sculpture « Agoraphobia » de Franz West, immense anneau rose du musée des Abattoirs, visé par un empiècement de laines multicolores imaginé par l’artiste Hélène Durand, et les arbres du bout de la rue de Metz, sur lesquels fleuriront une série de pompons, née de l’imagination de Stéphanie Allart.

La création au profit du lien social

Si, au bout de la pelote, il y a le plaisir d’avoir participé à l’embellissement de sa ville, les ateliers participatifs d’« Et si on déguisait la ville ? » concourent également à retisser les liens entre Toulousains amateurs de fait-main : « La réalisation des pièces se fait dans un esprit convivial, se réjouit Patrick Carde, directeur de l’association La boîte à outils. C’est aussi le but que l’on recherche à travers ces réunions : rassembler des personnes autour d’un projet commun. » Une idée à laquelle adhère Marina, qui en profite pour redécouvrir les joies du crochet : « J’apprécie de voir que les gens ont envie, comme moi, de sortir pour faire des choses ensemble », confirme-t-elle.

Et, si les Toulousains sont nombreux à pousser les portes de Chez ta mère depuis début février, les responsables de ces manifestations ont remporté un pari encore plus osé : mettre à contribution, par le biais des réseaux sociaux, des tricoteurs et tricoteuses du monde entier pour embellir Toulouse. Une proposition qui a fait mouche, puisque des habitants du Guatemala et de Montréal ont déjà répondu présents à l’appel.

Ateliers participatifs Chez ta mère, tous les samedis de 18 heures à 21 heures. Entrée gratuite et laine fournie, grâce à un partenariat avec Bergère de France.