Les chiffres de la métropole viennent de tomber : les musées toulousains ont enregistré une hausse de leur fréquentation en 2024. Les établissements de culture scientifique ne sont pas en reste.
« On observe des niveaux de fréquentation supérieurs à la période d’avant Covid », expose Laurent Chicoineau, directeur du Quai des Savoirs, contacté par Univers-Cités. L’année dernière, le Quai des Savoirs comptait 167 874 visiteurs, une hausse par rapport à 2023. « Je pense que ce sont surtout les thématiques qui ont joué », explique le directeur.
L’année dernière, l’exposition IA : double Je au Quai des Savoirs battait tous les records de fréquentation du lieu. « L’expo est arrivée à un moment où les débats autour des IA génératives explosaient, ajoute Laurent Chicoineau. Avec des sujets comme l’IA ou la foule, nous intéressons les gens car ce sont des thèmes qui les concernent directement. » Vendredi dernier, le Quai des Savoir lançait en effet sa nouvelle exposition autour de la foule, Comme des moutons. « Nous avons eu une forte affluence ce week-end », se félicite le directeur des lieux.
Des sciences qui attirent un large public
« Toulouse est une ville géniale pour le domaine scientifique, d’après Laurent Chicoineau, directeur du Quai des Savoirs. Il y a beaucoup de curiosité sur ces sujets-là. Mais tous ceux qui viennent nous voir ne travaillent pas forcément dans un domaine scientifique ou technique. » Par ailleurs, les jeunes semblent s’intéresser davantage aux expositions du Quai des Savoirs : « Nous constatons que de plus en plus de jeunes de 20 à 30 ans, donc un public sans enfant, nous rendent visite. Ce n’était pas forcément le cas dans les débuts. »
Vitrines de la culture scientifique et interface entre le monde des sciences et celui du grand public, les musées et établissements scientifiques se sont montrés encore plus attractifs en 2024. Ils sont cinq comptabilisés dans les chiffres de la mairie : le Muséum, le Quai des Savoirs, Aeroscopia, la Cité de l’espace et l’Envol des Pionniers. Les chiffres sont d’ailleurs évocateurs : les cinq établissements de culture scientifique toulousains ont enregistré l’année dernière 1 210 400 visiteurs selon les chiffres de la mairie de Toulouse. Soit une hausse de 7 % par rapport à 2023. Cette même année 2023 ayant déjà connu une hausse de la fréquentation des musées scientifiques de 10 %. À l’époque, la mairie se réjouissait déjà dans son communiqué de « l’attrait grandissant pour la culture scientifique, marqueur fort du territoire ».
Figure de la région toulousaine, la Cité de l’espace a connu en 2024 son record de fréquentation depuis son ouverture en 1997. D’après les chiffres qui nous ont été fournis par l’établissement culturel, la Cité de l’espace a enregistré l’an passé plus de 452 000 visiteurs, une hausse de 12,7 % par rapport à 2023. Pas étonnant que Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse, ait choisi ce lieu pour l’une de ses cérémonies de vœux 2025.
L’Envol des pionniers*, musée qui retrace la grande aventure de l’aéropostale, a également connu en 2024 son record de fréquentation avec plus de 43 300 visiteurs. Le Muséum de Toulouse comptabilisait quant à lui un peu plus de 317 000 visiteurs en 2024, une hausse de 2,18% par rapport à 2023.
Une attractivité qui dépasse les sciences
Au-delà du monde scientifique, l’année 2024 est une année record pour ses musées. L’année dernière, la ville a vu 3 400 000 visiteurs pousser les portes de ses musées (+2 % par rapport à 2023 et +26 % par rapport à 2023).
Au resserrant la focale sur certains lieux touristiques, le musée St-Raymond a connu une hausse de 43 % de ses visiteurs notamment grâce à l’exposition à succès « Cathares » : Toulouse dans la croisade. La basilique Saint-Sernin, avec sa rosace flambant neuve signée Jean-Michel Othoniel à attiré près de 100 000 curieux supplémentaires pour atteindre un visitorat de 898 000 individus.
La mairie met en avant l’équilibre trouvé « entre ancrage local et attractivité » avec ses 50 % de visiteurs toulousains auxquels s’ajoutent 15 % de visiteurs étrangers.
*Même exploitant que la Cité de l’espace.
Photo : Ariane V à la Cité de l’espace par RENE RAUSCHENBERGER de Pixabay