Manon et Charlotte consultent le programme des festivités de la semaine.

Depuis cinq ans maintenant, durant la dernière semaine de janvier, se tient à Toulouse le Festival du film des Droits de l’Homme. Un événement incontournable pour ses adeptes et qui tente aujourd’hui de fédérer plus de monde.

_ Au menu de ce programme 2012, huit documentaires à travers lesquels la thématique des Droits de l’Homme s’invente à nouveau. Des sujets complexes mais passionnants, particulièrement bien amenés par la sélection de films présentée en 2011 à l’occasion du festival parisien, et diffusée en janvier 2012, après discussions entre les différents partenaires au niveau des régions.

Le mur israélo-palestinien entame ainsi cette session toulousaine, suivi de près par une enquête à charge relatant l’assassinat de Chea Vichea, président cambodgien du syndicat des travailleurs du textile. La question du sida est elle aussi évoquée, tout comme celles du statut des minorités tchetchenes en Russie et des violences faites aux femmes. A noter également un chapitre plus original, dédié au problème de la responsabilité sociale et environnementale des entreprises, qui fait écho aux inquiétudes nouvelles liées à l’individualisme des populations contemporaines.

Au travers de thèmes éclectiques, les réalisateurs donnent ainsi à voir sans détours, ni combines holywoodiennes, une réalité parmi tant d’autres. De ces réquisitoires modestes, le spectateur ne sort pas indemne. Si tant est qu’il vienne.

Variation sur un même thème
_ Car cette année encore, aucune surprise : on rempile avec l’équipe d’habitués. Les ONGs désormais familières des lieux, parmi lesquelles Amnesty International, Acat, Oxfam France, CCFD-Terre Solidaire, Avocats sans frontières, Médecins du Monde ou Secours Catholique, donnent la réplique à une brochette de spécialistes usés aux discours militants. Le prétexte originel de la rencontre, vulgariser la problématique toujours plus actuelle des droits de l’Homme, manque définitivement sa cible. Ce rendez-vous, véritable réunion entre initiés se détourne en effet trop facilement de son objectif principal : rassembler un public de novices et ainsi, encourager la réflexion citoyenne.

Si le travail de sélection des films, ainsi que l’organisation au niveau toulousain sont le réel succès du festival – d’ailleurs reconduit chaque année depuis 2008 -, la communication autour de l’événement tout comme la sollicitation de personnalités trop centrales peuvent finir par ennuyer. Il est donc à déplorer que des points de vue divergents, plus inconfortables aussi sur des sujets qui ne cessent de faire débat, ne soient pas convoqués pour enrayer l’univocité d’intervenants qui participent chaque année des mêmes associations.

Vers la périphérie et au-delà…
_ Malgré tout pour cette édition 2012, des avancées notoires : la concentration étonnante d’une audience plus large, mais surtout beaucoup plus jeune.
De Castres, à Lavelanet, en passant par Samatan et Tarbes, les villes alentour sont de plus en plus nombreuses à vouloir contribuer au projet. L’édition 2011 du festival avait en effet déjà permis la création d’un partenariat avec Tournefeuille, Castanet, Pamiers et Albi. Le festival, à l’origine parisien, ne cesse donc de gagner du terrain en région, du fait d’un travail actif des défenseurs des Droits de l’Homme.

Surtout, cette année plus que jamais, les étudiants sont de la partie. Un partenariat fructueux réalisé pour la première fois avec Sophie, Clémence, Vanessa, Maylis, Laure et Dina, élèves du Master Développement économique et coopération internationale de l’IEP de Toulouse, a été rendu possible par la collaboration enthousiaste de Maÿlis d’Aboville, responsable du festival à l’échelle toulousaine.

Les étudiantes, par soif de savoir, auraient souhaité avoir davantage de responsabilités dans l’organisation du festival. Elles ont tout de même eu en charge l’élaboration d’une campagne de communication qui a porté ses fruits. Cette campagne, basée notamment sur l’usage de Facebook – pratique nouvelle pour les fondateurs du festival -, mais également sur la distribution de flyers et la multiplication de communiqués de presse, a ainsi rassemblé en très peu de temps plus de 400 personnes, parmi lesquelles une large majorité d’étudiants. Ce concours étudiant survenu entre les mois de novembre et de janvier derniers aura ainsi permis au festival de conquérir un public de jeunes trop absents lors des éditions précédentes.


Le programme du festival