Marathon-pour-max.jpg « Le marathon est un défi contre soi, une gestion permanente de son effort. On se concentre sur ses pas, sa cardio, son temps, on ne s’occupe que de soi ». Voilà en quelques mots résumée la passion du coureur pour son sport. Un amour né de longue date mais qui a mûri avec le temps, à l’image du personnage. « J’ai commencé à courir les mercredis après-midi à l’école, puis en compétition le week-end. Quand j’ai commencé à travailler, c’est devenu plus qu’un sport, c’était une manière de casser le rythme, de sortir du classique métro-boulot-dodo, de faire un break ». Une coupure qu’Eric s’efforce de cultiver un peu plus tous les jours, profitant de sa pause déjeuner pour se vider l’esprit. Informaticien au quotidien, le coureur apprécie ainsi sortir des « prises de tête » par ce biais, même si ce dilettantisme apparent contraste fortement avec ses capacités.

Au club, le président l’a surnommé ADSL, un clin d’œil à sa profession mais aussi et avant tout à ses performances. Vitesse, haut débit, mais avant tout une expérience de la course et de sa rigueur. « Cela m’a demandé une dizaine d’années pour devenir plus mature. Quand on court le 10 km ou encore le semi-marathon, tout le monde ou presque peut finir, mais le marathon c’est un effort différent. Il faut un minimum d’entraînement et d’écoute de son corps, il faut savoir gérer sa course en fonction de soi et non des autres, pour éviter de se cramer bêtement ».

Conscient des sacrifices que le haut niveau impose, le coureur toulousain avoue de son côté ne suivre aucun entraînement particulier. Aux programmes approuvés par des entraîneurs et des athlètes il préfère le feeling, ne s’imposant aucune contrainte, si ce n’est à l’approche de la course. « Etant donné que l’on puise pas mal dans ses réserves, il est important de faire de stocker des sucres lents avant la course. J’essaye donc au maximum d’éviter les légumes verts ainsi que tous les autres aliments que l’organisme digère rapidement ».

Un feeling qui l’a conduit à s’éloigner des grands clubs et de leurs « cadors ». Arrivé à l’ASEAT [Pour plus de renseignements concernant le club consultez le site : [www.aseat.fr ]] en septembre, Eric y trouve la sincérité, la simplicité. « Il est clair que nous n’avons pas les mêmes objectifs que ces clubs. Ici c’est avant tout un groupe d’amis, ce n’est pas la même façon d’aborder ce sport ». Une dichotomie à l’image du marathon, entre amateurisme et professionnalisme.

Un sport collectif mais une performance individuelle

Dans un sport aussi exigeant il apparait clairement que l’entraînement est essentiel, et que les ambitions des participants ne peuvent augmenter qu’en même temps que leur fréquence de préparation. Le peloton s’en trouve ainsi scindé en deux, si l’on excepte les vrais professionnels, jouant eux dans une autre catégorie et trustant les premières places. « Il y a plusieurs courses dans la course. D’abord les premiers, puis des petits groupes éparpillés, et enfin le peloton. C’est à ce niveau là que l’on retrouve un certain côté festif. Les coureurs y ont à peu près tous le même niveau et font ainsi course commune. Moi je suis entre deux eaux, entre la tête de course et le peloton, souvent seul ». Car le danger réside évidemment dans la gestion de son énergie et la nécessité d’en garder assez pour passer le mur du 35ème kilomètre.

ASEAT-max.jpgArrivé à un certain niveau, le marathon devient donc un sport solitaire, où chacun se concentre sur ses capacités, faisant fi des alentours et des concurrents pouvant le dépasser. « Le danger c’est de suivre quelqu’un qui n’a pas notre rythme et de se forcer. Il y a forcément un moment où l’on va exploser, comme à Rome où j’avais suivi un Italien. Je n’ai pas passé le mur, c’est mon pire souvenir de coureur à pieds ». Mais le marathon c’est aussi un achèvement, une victoire sur soi même. Une course que l’on vit des dizaines et des dizaines de fois par anticipation, apportant ainsi une jubilation certaine lorsque tout se passe comme souhaité. « Mon meilleur souvenir reste Barcelone. Je n’avais pas couru depuis longtemps et ne savais pas trop comment cela se passerait. Le parcours en centre ville était superbe et tout s’est bien déroulé puisque j’y ai réalisé mon record personnel ».

Eric s’apprête à courir dimanche son premier marathon de Toulouse. Un moment dont il espère bien profiter pour améliorer son temps de référence. « En courant 2h47, cela m’a permis de me classer parmi les 100 premiers, sur un total de 4 000 participants. Ici j’espère passer sous la barre des 2h45 et me classer dans les trente. C’est mon challenge ».