Aitanea, Léa et Chloé, étudiantes “relais santé” sur le stand du SIMPPS. Crédits : Adèle Reiser.

Lundi 27 janvier, Sciences Po Toulouse a accueilli un afterwork sur le thème du sans-alcool. Organisé par les associations et le pôle vie étudiante dans le cadre du Dry January, l’évènement invite à partager un moment convivial tout en sobriété.

18 heures. Un stand de dégustation s’installe. Une table est garnie de mocktails* aux odeurs citronnées, des étudiants déambulent un verre à la main : l’ambiance est festive, mais sans une goutte d’alcool en vue. À l’initiative de Clara Hébert, chargée de la vie étudiante de Sciences Po Toulouse, le dry afterwork veut s’inscrire dans le mouvement mondial Dry January. Ce Défi de Janvier invite à s’abstenir d’alcool pendant un mois complet. Une démarche qui a un écho particulier chez les étudiants, souvent au cœur des enjeux de consommation d’alcool dans la vie sociale et festive. En effet, selon le Baromètre de Santé Publique France (2023), les jeunes de 18-25 ans consomment en moyenne 4 à 5 verres lors d’une soirée. L’objectif est clair : proposer une nouvelle perspective sur ce qu’est un événement étudiant sans alcool.


« Il faut montrer que c’est possible de faire autrement »

L’idée de l’événement n’est pas de pointer du doigt, mais de mettre en avant d’autres moyens d’organiser des moments festifs. « Il faut montrer que c’est possible de faire autrement », affirme Clara Hébert. « On voulait que les participants aient une nouvelle représentation d’un événement social et festif, mais sans alcool, et auquel l’alcool ne manque pas »

Pour les associations présentes, c’est aussi un moyen d’inciter à des pratiques plus inclusives dans la vie étudiante. « Il faut vraiment lever le tabou sur le fait de ne pas boire », souligne Louise Kourdane, membre de Révolte Décoloniale (association anti-raciste, anti-colonialiste, anti-impérialiste). Même si la consommation d’alcool est encore vue comme allant de pair avec les moments festifs, ces efforts montrent un réel engagement pour un changement de norme.

De la prévention pour aller plus loin

Présent lors de l’évènement, le Service Interuniversitaire de Médecine Préventive et Promotion de la Santé (SIMPPS) incarne le volet prévention du projet. Avec un quiz autour des addictions et l’échange de quelques conseils, les étudiants « relais-santé » reviennent sur l’importance d’être prudent.  « C’est intéressant, parce qu’ils expliquent sans jugement les potentiels risques liés à l’alcool et les moyens de faire attention. On n’est jamais trop au courant », affirme un étudiant de première année. L’avis est partagé par la plupart des personnes autour, même si plusieurs avancent leur scepticisme. « Je ne sais pas si ça aura vraiment un impact sur ceux qui ne veulent rien entendre, c’est plutôt un moment convivial », ajoute une autre participante.

Face à l’enthousiasme des curieux, cette première soirée pourrait ouvrir la voie à d’autres initiatives pour redéfinir les codes de vie étudiante. Une preuve que sobriété rime bien avec festivité. 

*cocktails sans alcool