La loi d’août 2003 encadre fiscalement les recettes engendrées par les lieux culturels lorsque les apports proviennent des entreprises. Cette disposition légale a permis de s’ouvrir au monde de l’économie privée.
Opérations de charme aux Abattoirs
Aujourd’hui, le musée des Abattoirs organise une vingtaine de soirées par an, pour des coûts allant de 800 à 32 000 euros selon la prestation choisie. L’offre répond à l’exigence d’organisation d’opérations haut de gamme des entreprises. Elles peuvent inviter 200 personnes à l’auditorium, jusqu’à 600 lorsqu’elles choisissent la nef. « La satisfaction des organisateurs est en général totale », confirme Thierry Talard, directeur de la communication du musée.
_ Dans 90% des cas, le musée répond à la demande d’une entreprise. Il n’existe pas de stratégie commerciale pour développer ce pôle d’activités. « Cet axe est à renforcer, il reste encore trop marginal en terme de recettes. Le musée est un lieu fait pour s’ouvrir à toute forme de public », conclut Thierry Talard.
Le lundi, c’est privé à la Cinémathèque
Avec la complicité des agences de communication qui connaissent bien le principe, la Cinémathèque de Toulouse ouvre ses portes le lundi à l’organisation de soirées privées. Au programme : projection dans la grande salle de 230 places, avec écran de 85 m², découverte de la bibliothèque dédiée au cinéma, visite de l’exposition du grand hall. De quoi surprendre des invités, salariés ou clients des entreprises, pour un tarif forfaitaire de 5 000 euros, le cocktail restant à la charge de l’organisateur. Cécile Jodlowski, directrice de la communication, multiplie les opérations de sponsoring culturel, consciente que « le montant des subsides publics est en baisse constante. Il faut donc trouver de nouveaux partenaires ». Dans un autre domaine, la Cinémathèque a restauré en 2006 un film réalisé en 1928, « Verdun », grâce à la fondation Groupama Gan. Une collection de DVD est entamée avec cette première restauration. Le second long métrage, « la vendeuse de cigarettes », est en cours de restauration, avec le soutien… du même mécène.
Au TNT, on crée des moments insolites
Une ou deux fois par mois, selon les propositions de programmation, le TNT accueille des entreprises, créant ainsi des occasions de sortie dans un lieu insolite pour les différents publics des entreprises, clients, commerciaux, équipes de direction… Le théâtre cherche à s’adapter à la demande, généralement de spectacles grand public, de détente. Il organise avant ou après les spectacles des moments d’échange, allant parfois jusqu’à aménager des rencontres avec les comédiens. « Entre Aïda et le rugby, le théâtre a un peu de mal à se faire une place. Mais si ces opérations ne sont pas aujourd’hui significatives dans notre chiffre d’affaires, elles devraient aller en se développant » souligne Bénédicte Guérin, responsable des relations avec les publics.