Anna était journaliste d’investigation et reporter de guerre reconnue au niveau international pour la qualité de son travail. Elle était aussi très engagée dans de nombreuses actions de défense des droits de l’homme.

Dénonçant les horreurs commises par l’armée russe dans la petite république du Caucase tout comme les atrocités opérées par les milices du premier ministre tchétchène pro-Poutine, Ramzan Kadirov, elle savait que son travail dérangeait et que sa vie était en danger.

En Russie, l’assassinat de journalistes est devenu monnaie courante.
Depuis l’arrivée de Poutine au Kremlin en 2000, 12 reporters ont subi le même sort. La mort d’Anna Politkovskaïa entame un peu plus la liberté de la presse dans ce pays.

Poutine a promis, lundi 9 octobre, une « enquête objective » sur la « mort tragique » de la journaliste. Le lendemain, en visite officielle à Dresde, dans l’est de l’Allemagne, le président russe, lors d’une conférence de presse commune avec la chancelière Angela Merkel, a affirmé que ce meurtre est un acte « affreux » et « inacceptable ». Ce crime « contre une femme et une mère » ne « doit pas rester impuni », a-t-il ajouté, tout en estimant que l’influence de la journaliste « était insignifiante » pour la vie politique russe.

Quelques jours avant cet évènement, le président russe a reçu des mains de Jacques Chirac, la Grand-Croix de la légion d’honneur. L’organisation Reporters sans frontières voulant la lui retirer, Chirac a affirmé, lors du sommet de Lathi en Finlande le 20 octobre, que « c’est une tradition républicaine de la donner aux chefs d’Etat étrangers(…). Cela n’a pas de valeur morale ».

Rappelons que la Russie, à travers l’entreprise Gazprom, fournit environ un quart des ressources énergétiques à l’Europe.

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