Depuis plus de deux semaines maintenant, les agriculteurs se mobilisent. Barrages d’axes routiers, manifestations, blocages de plateformes de distribution : les actions sont nombreuses pour porter leurs revendications. Elles se poursuivent partout en France malgré les annonces du Premier ministre Gabriel Attal.

Après plus de dix jours passés sur le blocage de Carbonne, situé au sud de Toulouse, les agriculteurs ont quitté les lieux samedi dernier. Gabriel Attal s’y était rendu la veille afin de discuter avec les manifestants ainsi que pour faire des annonces qui n’ont pas calmé la colère de la profession.

En Haute-Garonne, un nouveau barrage a été mis en place entre Albi et Toulouse sur l’A68. « Un convoi de chez nous est parti à Toulouse », explique Baptiste, exploitant agricole en Haute-Garonne et présent sur le blocage de Carbonne. Les agriculteurs qui ont pris le relais sur ce nouveau blocage n’étaient pas mobilisés à Carbonne . « La fatigue commence à se faire ressentir », précise Baptiste. « Les actions doivent continuer au niveau régional mais Paris doit être l’épicentre du mouvement », poursuit-il.

Les agriculteurs ont également tenté de bloquer le Grand Marché d’intérêt national de Toulouse Occitanie mercredi 31 janvier. Empêchés par les forces de l’ordre, ils ont déporté leur action sur une centrale d’achat Carrefour à Colomiers. Cette action fait suite à l’appel de la Confédération paysanne du 30 janvier à « orienter les mobilisations sur les centrales d’achats (plateforme logistique de la grande distribution), marchés de gros, industries agroalimentaires et autres prédateurs de la valeur. »

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Des aides promises par le gouvernement

Gabriel Attal a évoqué la crise agricole lors de son discours de politique générale devant l’Assemblée nationale, le 30 janvier. Il a déclaré : « Nous ne résoudrons pas la crise agricole en quelques jours. » Le nouveau locataire de Matignon a promis le versement des aides de la politique agricole européenne (PAC) de 2023 d’ici mars aux exploitants qui ne les ont pas encore touchées. Le Premier ministre a aussi annoncé le déblocage du fond d’urgence pour les viticulteurs d’ici la fin de la semaine. 

Malgré ces promesses d’agir rapidement, il n’a pas convaincu les agriculteurs. « Nous attendons de voir ce que vont donner les premières annonces de Gabriel Attal, dont les effets doivent arriver prochainement », explique Baptiste. Pour le moment, il a repris l’activité de son exploitation agricole pour souffler après ses nombreux jours de présence sur le blocage de Carbonne. « Ce qui est sûr, c’est que nous ne comptons pas en rester là. »

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Crédit photo : Vanessa Abadie