Depuis le 18 décembre 2023, Le collectif toulousain réquisitionne l’école Michoun tous les soirs. Deux familles sans domicile dont les élèves sont scolarisés dans cette même école dorment dans des salles de classes aménagées pour la nuit.

Alors qu’une des deux familles qui logeait dans l’école a réussi à être relogée, une nouvelle famille vient d’être accueillie ce mardi 16 janvier. Malgré des pressions de la municipalité et une convocation au rectorat, le collectif fait de parents d’élèves et de professeurs continue la réquisition de l’école. Deux salles de classes sont organisées en dortoirs pour permettre aux deux familles de dormir au chaud. Un couple tchétchène de huits enfants de 5 mois à 9 ans arrivé en France en décembre et une famille avec un enfant sont ainsi pris en charge. « Tous les soirs c’est la même chose, on aménage une salle de classe en dortoir, on fait à manger et au moins deux membres du collectif doivent rester pour parlementer avec l’huissier et la police », explique une membre de Jamais sans toit dans mon école. Le matin ils s’occupent aussi de ranger et nettoyer la salle afin de la rendre opérationnelle avant l’arrivée des élèves.

« Si les enfants ont plus de 6 ans, ils ne sont plus prioritaires »

Pendant la journée, les parents s’occupent comme ils peuvent. Sans domicile, il leur est impossible de trouver un travail. Pour les week-ends, les deux familles dorment dans la rue. Si une famille possède une camionnette mais c’est plus compliqué pour l’autre. Pour la période des vacances scolaires, une levée de fonds est organisée pour payer un hôtel et les protéger de la vie insalubre de la rue. Le 115 est au courant mais ne peut rien faire. Une membre du collectif de Toulouse s’indigne du fait que « Si les enfants ont plus de 6 ans ils ne sont plus prioritaires tellement il y a de demandes ». Avec près de 330 enfants à la rue selon Jamais sans toit, c’est une situation désespérante que la préfecture a engendré avec la décision de mettre fin au logement en hôtel de plus de 600 personnes. Alors que le collectif toulousain appelle à des solutions d’hébergement pérennes, le DAL et le 115 peinent à être à la hauteur de la gravité de la situation. C’est pourquoi, l’association Jamais sans toit continue d’organiser des actions et des rassemblements pour « se faire entendre et faire bouger les choses ».