Des collectifs féministes ont appelé à se rassembler devant le Palais de justice, ce jeudi 11 janvier. Seule une quarantaine de personnes ont fait le déplacement.

Peu de courageux pour braver le froid ce soir-là. « C’est sûr qu’il y aura plus de monde à Paris », ironise une militante. Pendant ce temps-là, Irène, membre de l’Union syndicale Solidaires 31, fait résonner l’alarme de son mégaphone ; « nous attendons les quelques milliers de personnes qui vont venir ce soir », glisse-t-elle, préférant aussi s’amuser de la situation. Elle a ensuite pris la parole, avant de laisser la main à Bénédicte Rossignol pour la lecture d’un texte de sa composition : « Où sont les monuments aux mortes ? »

Lancé au niveau national par le collectif Grève féministe, l’appel à manifester n’a pas reçu l’écho escompté dans la Ville Rose. Pour Irène, il s’agit surtout d’un manque de communication. « Les organisations nationales ont pensé que l’appel relayé en fin de semaine dernière avait tourné, mais ce n’est pas du tout le cas », regrette-t-elle. Elle choisit néanmoins de relativiser ; « on était 1 500 le 24 novembre au soir à la manif radicale, 4 000 le lendemain ». L’engagement n’est pas mort ; peut-être qu’il hiberne ?

« C’est juste la honte »

Si ce rassemblement national visait à dénoncer une nouvelle fois les violences sexistes et sexuelles, il répondait surtout aux louanges du chef de l’Etat à propos de Gérard Depardieu. Le 20 décembre dernier, dans l’émission C à Vous, Emmanuel Macron partage ouvertement son admiration pour cet « immense acteur » qui rend « fière la France ». Sans un mot pour les victimes, il choisit le mépris au nom de la présomption d’innocence. Ce « vieux monde », comme le désigne les organisations féministes, continue encore et toujours de s’ériger en « défenseur des agresseurs présumés. »

« Depuis #Metoo, la tolérance sociale reculait, des progrès étaient accomplis. Ne laissons pas anéantir ces progrès par des propos irresponsables, graves et sexistes du président de la République qui a porté atteinte aux droits des victimes et aux droits de toutes les femmes et des enfants », écrit Grève féministe dans son communiqué. Des propos que l’actrice Anouk Grinberg choisit aussi de dénoncer. « C’est juste la honte », déclare-t-elle le 10 janvier, également dans C à Vous.

Crédit photo : Margaux Bégards