Amélie* travaille au service des urgences du CHU devient plus de dix ans. Elle témoigne de la dégradation des conditions de travail dans son service depuis plusieurs années.
« Je travaille depuis plus de dix ans dans les services d’urgence du CHU de Toulouse. Aujourd’hui, cela devient de plus en plus compliqué. Beaucoup de postes ne sont pas remplacés, et les arrêts maladie sont toujours plus nombreux. Les plannings changent en permanence. Les horaires nous sont communiqués à l’avance, mais ça peut changer au dernier moment. Cela s’est déjà produit que j’arrive le matin et que l’on me dise que j’étais prévue pour le soir. Pour les remplacements c’est très difficile aussi, on se retrouve souvent en sous-effectifs.
Le problème aux urgences c’est que l’on ne peut pas faire grève. Cela n’a aucun impact car la moitié du service est composé de contractuels qui mettraient leur emploi en danger. Cela a déjà échoué il y a quelques années. Pour moi, c’est une vraie stratégie de management. Tous les services traditionnels connaissent la même situation.
Cette situation pose également des problèmes pour notre vie privée. Les jours de congé pour enfants malades nous sont le plus souvent refusés. En général on alterne une semaine avec un seul jour de repos avec une semaine où on en a trois, rarement les mêmes. Enfin, les postes plus stables sont extrêmement demandés et presque impossible à obtenir. »
Photo de Une : Amélie
*le prénom a été changé
Propos recueillis par Tom Binet