Le 10 janvier est la journée mondiale consacrée à Tintin. Malgré des polémiques récurrentes liées à certains albums, le reporter à la houppette a toujours autant de succès. Auprès des petits comme des grands.

Mille milliards de mille sabords ! Très peu de gens savent qu’il existe une journée mondiale de Tintin. Guillaume Lagaude, employé de la librairie Bédéciné, rue Pargaminières à Toulouse, le confirme : « Moi, je le savais, mais ça n’a pas d’impact en librairie. Les gens ne sont pas du tout au courant ».

Une clientèle récurrente de tout âge

Cependant, il affirme que « c’est un classique du genre. Il y a toujours un client ou deux qui passent récupérer un Tintin. C’est ce qu’on appelle un titre de fond. Il faut toujours en avoir en boutique. Ça se vend quand même assez régulièrement, aussi souvent qu’un Astérix ou un Gaston Lagaffe ».

Pour la gérante de la boutique Espace Tintin à Montpellier, la dernière de France exclusivement consacrée au célèbre reporter, c’est le même son de cloche : « Il y a plein de gamins qui viennent acheter des albums de Tintin. Que ce soit pour eux ou pour offrir à leurs parents ou leurs grands-parents. Ça fait partie de l’héritage de la culture française. Tintin n’est pas complètement has been ». Elle rajoute : « Il y a de plus en plus de jeunes d’une vingtaine d’années qui s’intéressent à travers leurs parents. Ils sont sensibles au côté nostalgique du produit ».

Mais il n’y a pas que les BD. Les collections en tout genre de Tintin ont aussi beaucoup de succès dans sa boutique spécialisée. « Le gros des collectionneurs ce sont des adultes qui sont intéressés par des posters, des figurines, des goodies ». Pour Guillaume Lagaude de la librairie Bédéciné , qui vend aussi quelques figurines, « ce qui marche le plus ce sont celles de Tintin, du capitaine Haddock, et de la fusée de l’album Objectif Lune qui est hyper iconique ».

Des polémiques qui ravivent l’intérêt

Mais Tintin fait l’objet de plusieurs polémiques récurrentes depuis une dizaine d’années. En cause, certains albums comme celui de Tintin au Congo datant de 1931, aux relents racistes. Cependant, pour la gérante de l’Espace Tintin, « il faut remettre dans le contexte de son époque ». Au début du mois de décembre, il y a eu une réédition de cet album dans sa version originale dans un coffret comprenant Tintin chez les Soviets et Tintin en Amérique. Pour cette occasion, l’album a fait l’objet d’une préface de quinze pages pour contextualiser le travail de l’auteur Hergé.

Pourtant, ces polémiques n’ont pas « d’incidence sur les ventes », selon la gérante. « Bien au contraire. Pour tout ce qui est sorti récemment, il y a vraiment un intérêt ». Pour Guillaume Lagaude, il y a paradoxalement une nouvelle impulsion : « Les gens ont envie de le relire pour savoir d’où vient la polémique. Le fait que l’image de Tintin soit parfois utilisée d’une manière un peu déviée, ça crée de la publicité. Ça contribue toujours à la vente dalbums ». Le célèbre reporter a décidément encore de beaux jours devant lui.

Crédit photo : Librairie Bédéciné à Toulouse. Maxime Séguier