A Villeneuve-Tolosane, certains agents municipaux peuvent bénéficier du congé menstruel depuis le 2 janvier 2024. Une mesure qui vise à soulager les personnes atteintes de maladies chroniques. 

Une autorisation d’absence exceptionnelle est accordée par la mairie de la ville, pour les femmes souffrant de menstruations incapacitantes. Ces dernières doivent obtenir auprès d’un gynécologue ou d’une sage-femme un certificat attestant d’une pathologie chronique, à l’origine des douleurs menstruelles. Les personnes concernées pourront aussi bénéficier d’un quota de douze jours de repos par an, avec un maximum de deux jours par mois. Ainsi, elles n’auront pas à utiliser de congés. Une mesure « très bien accueillie » par Julia M., employée municipale.

« C’est rassurant de savoir qu’on a cette option »

En France, une personne sur dix est atteinte d’endométriose, soit deux millions de femmes. Cette maladie chronique est à l’origine de très fortes douleurs durant les règles, compliquant le quotidien des personnes touchées. C’est le cas de Julia M, qui, à plusieurs reprises, a été « dans l’incapacité de travailler, et de recevoir le public dans de bonnes conditions ». Elle explique avoir dû poser des jours de congés, alors que « les douleurs intenses ne durent qu’un ou deux jours pour moi ». Pour la jeune femme, la mise en place de cette autorisation d’absence est « un réel progrès », et elle trouve « rassurant » de savoir qu’elle peut en disposer si elle en a besoin. Une mesure qu’elle qualifie d’ « exceptionnelle » du fait de sa rareté.

« Ça nous paraissait évident »

Le maire socialiste Romain Vaillant inscrit ce récent dispositif dans une logique d’égalité entre les hommes et les femmes, afin d’améliorer le bien-être de tous ses agents. Inspirée de la municipalité lyonnaise, sa décision veut répondre à « cette inégalité biologique, au nom de nos principes socialistes, progressistes et féministes ». Si cette solution lui « paraissait évidente », il affirme cependant que le sujet est encore loin de s’inscrire dans les mentalités. Selon lui, encore trop de personnes sont réfractaires aux mesures féministes, tandis que d’autres « n’ont même pas imaginé que cela pouvait être un problème ». Il reste pourtant optimiste quant à la généralisation du dispositif d’autorisation d’absence exceptionnelle pour des douleurs menstruelles chroniques. Une généralisation qui « va dans le sens de l’histoire ».