En Coupe de France, les clubs professionnels ont pris l’habitude de laisser leur part de recette de match lorsqu’ils croisent la route d’amateurs. Comme bien d’autres avant lui, le club de Revel bénéficie de ce choix qui n’est pas obligatoire, mais particulièrement avantageux.

Dans le football français, chaque début d’année coïncide avec l’entrée en lice des clubs de Ligue 1 dans la prestigieuse Coupe de France. Réapparaissent ainsi les belles histoires de petits clubs renversant des montagnes, les retournements de situation dans les dernières minutes d’une rencontre et l’éternel débat autour de la recette de la billetterie des matchs. Souvent montée en épingle par les supporters de clubs rivaux, la question de la répartition de l’argent généré par les matchs entre clubs professionnels et amateurs est pourtant bien clarifiée par le règlement de la Fédération Française de Football (FFF), organisatrice de la compétition. D’après ce dernier, les clubs doivent se partager à parts égales la recette de la rencontre, après déduction des taxes et des frais d’organisation.

Pourtant, il est coutumier de voir des grosses écuries laisser leur part du gâteau lorsqu’elles affrontent une équipe de division nettement inférieure, comme le PSG l’a fait face à l’US Revel ce dimanche 7 janvier, en 32e de finale de cette édition de la Coupe de France. Cette équipe de Régionale 1, le sixième échelon du football français, a ainsi pu profiter d’un coup de pouce financier important, grâce à la vente des 10 000 places du stade Pierre-Fabre de Castres, réservées pour l’occasion par ce club de l’est de la Haute-Garonne.

Un choix souvent gagnant-gagnant

Pour un club professionnel, laisser sa part de la recette relève plus d’un choix, teinté de noblesse et aujourd’hui élevé au rang de quasi-tradition, que d’une réelle obligation. Les deux parties y gagnent tout de même quelque chose, le petit club s’assurant un bonus financier non négligeable, tandis que le gros génère de la sympathie chez les observateurs. Comme Revel, les clubs de quatrième, cinquième ou sixième division reçoivent dans un plus grand stade que celui dans lequel ils jouent d’habitude.

L’importance du match et la stature de l’équipe adverse peuvent d’ailleurs attirer des foules très importantes : en 2023, le 16e de finale entre les modestes Nordistes du Pays de Cassel et le PSG avait attiré plus de 38 000 spectateurs au stade Bollaert de Lens. L’US Revel, cette année, a préféré ne pas prendre le risque de louer le Stadium de Toulouse et ses 32 000 places, au vu du coût élevé de la location, et du risque financier si le stade ne se remplissait pas suffisamment.

Des répercussions sur l’attractivité et le sportif

La location du stade Pierre-Fabre a tout de même été rentable. La manne financière récoltée reste importante pour un club de cette envergure, au budget annuel d’environ 240 000 €. Didier Roques, président du club, détaille au lendemain du match à l’antenne de France Bleu Occitanie : « Les frais étaient plus lourds que ce qu’on imaginait, plus de 100 000 euros. Mais en termes de recettes, nous aurons une belle rentrée d’argent avec la billetterie que nous laissera le PSG. Elle devrait nous rapporter 250 000 euros environ ».

Ajouté aux 43 000€ garantis par la FFF pour une participation aux 32e de finale de la Coupe de France, ce pactole permettra au club haut-garonnais d’investir dans des équipements et des infrastructures supplémentaires. Il compte aussi sur la lumière médiatique pour séduire de nouveaux licenciés et partenaires, contribuant à accélérer son développement et sa progression sportive. Leader de son groupe de Régionale 1 et en lice pour la promotion, l’US Revel espère ainsi suivre l’exemple de Pays de Cassel, monté en Nationale 3 quelques mois après sa prestigieuse rencontre avec Kylian Mbappé et consorts.

Crédit photo : Maxime Séguier