La Mairie de Toulouse a annoncé, lundi 13 février, que le ramassage des ordures aura lieu en matinée plutôt qu’en soirée, à partir du mois d’octobre. Cette mesure est mal reçue par les agents de propreté, qui voient leur rythme de travail fortement modifié.

Vincent Terrail-Novès, vice-président de Toulouse Métropole, chargé de l’économie circulaire, des déchets et de la propreté, a annoncé lundi de nouveaux horaires de passage des éboueurs, dans l’hypercentre toulousain. Cette mesure, appliquée dès octobre, fait suite à des plaintes formulées par les restaurateurs et leur clientèle. Ces derniers affirment être gênés par le passage, parfois très proche de leurs tables, des camions-poubelles. En effet, l’élu municipal précise que la mesure constitue « une adaptation technique et pratique », et relève également d’une « question de sécurité ». Selon Vincent Terrail-Novès, « la cohabitation entre les camions de ramassage des ordures et les passants est devenue compliquée ».

Une cohabitation pas si compliquée ?

Thierry, le gérant du Petit Voisin, l’un des bars de la rue Peyrolières, affirme que le passage des camions-poubelles « c’est l’histoire d’une minute », et que ça ne l’a jamais dérangé. Pourtant, sa terrasse est placée le long de la route et les camions-bennes frôlent les tables lors de leur passage. Le gérant précise cependant que « l’été, on peut avoir des odeurs, mais c’est assez rapide ». Interrogés sur le désagrément causé par le ramassage des déchets, les clients en terrasse ne semblent pas avoir été très impactés. Matilda Richard, une cliente, ajoute même qu’elle « préfère qu’ils passent en soirée plutôt que tôt le matin », pour ne pas risquer d’être réveillée. Son compagnon Thomas soulève aussi la question du trafic routier : « si les éboueurs passent en mâtinée, ça risque de créer des problèmes de circulation avec les voitures ». Cette remarque suggère que, le matin dans le centre-ville, les camions de livraison, les automobilistes et les camions-poubelles devront se partager la chaussée.

Le camion-benne des éboueurs longe les terrasses des bars de la rue Peyrolières à Toulouse.
A Toulouse, Rue Peyrolières, les camions-bennes frôlent les terrasses des bars.

Une annonce « très mal reçue » par les agents

Le passage d’un ramassage des déchets nocturne, à une tournée réalisée la journée, concerne une trentaine d’agents à Toulouse. D’après Nicolas Refutin, secrétaire générale de Force Ouvrière Toulouse Métropole, ces derniers reçoivent « plutôt très mal » cette mesure. Il met notamment l’accent sur « le changement de vie personnelle et familiale » qu’elle implique, et qui vient bouleverser leur quotidien. Aussi, il ajoute que ces nouveaux horaires se traduiront par la présence « de centaines de tonnes de déchets durant des nuits entières », dans les rues du centre- ville. Une situation qui pourrait s’avérer incompatible avec l’animation nocturne toulousaine.

Pour l’instant, une seule réunion de travail a été menée entre les syndicats et la collectivité sur le sujet. Nicolas Refutin affirme que de nouvelles discussions auront lieu, et seront l’occasion de « proposer d’autres pistes, en prenant compte des arguments techniques ». Par ailleurs, cette annonce s’ajoute à celle de la « suppression de la journée de travail du samedi » pour les éboueurs. Au vu de cette double problématique, il n’exclut pas la possibilité d’un « rapport de force » sous la forme de grève, si aucun compromis n’était trouvé.

Crédits photo : Léna Saoui