Rassemblement des soutiens d’Act Up Sud-Ouest mercredi soir au Square Charles de Gaulle à Toulouse. L’association en grève depuis un mois risque de fermer par manque de moyens.

Besoin d’un nouveau salarié, local trop exigu, épuisement… L’équipe alerte depuis des semaines ses financeurs et le grand public : si rien n’est fait, l’association icône de la lutte contre le Sida disparaîtra de Toulouse. C’est pour visibiliser cette situation que Act

Partout les manifestants tiennent des pancartes alarmantes. Crédit photo : Maya Guillemin

Up a sollicité ses soutiens. Ils sont un peu plus d’une centaine dans le square Charles De Gaule armés de pancartes chocs, sous une banderole clamant « DES MOYENS POUR NOTRE SANTÉ ».

Le huit mars, les douze membres de l’équipe en contrat et les bénévoles se réunissent en assemblée générale. La situation est claire, continuer dans ces conditions n’est plus possible. « On est épuisé, la charge de travail est trop importante et le local est beaucoup trop petit pour accueillir l’équipe et nos publics » se désole Olivia, salariée d’Act Up.

 

 

Dans un communiqué, l’association déclare souffrir « d’un manque de moyens pour faire face à l’augmentation croissante de nos missions de prévention, d’accompagnement dans l’accès aux droits et aux soins, de défense de notre système de santé, de défense de l’ensemble de nos publics (PVVIH, personnes LGBTQI+, travailleur·euse·s du sexe, personnes migrantes, usager·e·s de drogues, détenu·e·s, personnes précaires) et de lutte contre les discriminations (sérophobies, LGBTQI-phobies, racisme, etc.). »

Moins d’énergie mais toujours l’épidémie

Née dans les années 1990 au début de l’épidémie du SIDA, l’association était soutenue par une importante communauté militante complètement dédié à la cause. Selon Olivia « avec le temps les projets se sont multipliés et l’association s’est professionnalisée :  moins de militant, plus de travailleurs en contrat. »

Pourtant, comme le rappelle le célèbre slogan de l’association « l’épidémie n’est pas finie! »; « on est plus dans la situation des années 90 car c’est possible aujourd’hui de vivre avec le SIDA mais les contamination n’ont pas baissées et la sérophobie (rejet des personnes séropositives) est toujours puissante », argumente Olivia.

« Nous avons identifié le besoin urgent de création d’un nouveau poste salarié afin d’assurer les missions de gestion et de coordination de l’équipe professionnelle –notamment pour alléger la charge de travail et les responsabilités incombant au bureau bénévole. Parallèlement, il nous apparaît plus que nécessaire de pouvoir disposer d’un nouveau local nous permettant de travailler dans des conditions décentes, et d’accueillir nos publics. »

La centaine de soutiens présents au rassemblement espèrent que leurs cris soit entendu. Peut être le Sidaction dont la levée de fonds a lieu en ce moment.

Légende : La banderole est tendue pendant quelques heures au Square Charles de Gaulle. Crédit photo : Maya Guillemin