Ce samedi 15 janvier, les sympathisants anti-pass sanitaire et vaccinal s’étaient de nouveaux donnés rendez-vous à Jean Jaurès pour déambuler dans les rues de Toulouse. Une date particulière pour cette mobilisation qui coïncidait avec la désactivation du pass sanitaire pour les Français n’ayant pas effectué leur dose de rappel à temps.

C’est sous un beau soleil d’hiver et un temps très doux que plus de 3 000 personnes (selon les organisateurs, NDLR) se sont rassemblés au métro Jean Jaurès pour entamer le 26ème samedi consécutif de mobilisation contre la politique sanitaire du gouvernement. Après quelques discours et les traditionnelles discussions d’avant manifestation, c’est un cortège à la composition très variée qui s’est élancé en direction de François Verdier peu avant 15 heures. Au programme, pancartes et slogans anti-Macron, mais aussi musiques et chants en ode aux libertés individuelles et publiques.

Dentiste, gérant de bistrot, étudiant, enseignant, chômeur, ancien militaire, précaires, notables, vaccinés, non-vaccinés… Au sein du cortège, tous les profils et toutes les trajectoires de vie se mêlent et s’entre-mêlent pour afficher ensemble un rejet et un mépris collectif face à la gestion de crise sanitaire du gouvernement et à l’instauration à venir du pass vaccinal, finalement voté à l’Assemblée nationale hier soir en deuxième lecture.

Pour beaucoup de sympathisants présents sur place, ces mesures de privation de liberté sont dignes d’un film de science-fiction. Pour Gérard, professeur de Philosophie dans l’enseignement secondaire, ce nouveau pass signe une rupture majeure et irréversible : « Le pass vaccinal est une forme de permis de citoyenneté qui s’installe, sans lequel un citoyen français n’a plus les mêmes droits qu’un autre. C’est la faillite de l’Etat de droit et les libertés aux abois. »

Ce samedi 15 janvier rimait également avec la désactivation du pass pour les Français n’ayant pas de schéma vaccinal complet à jour. Une nouvelle échéance reprise dans les discours pour souhaiter la bienvenue aux nouveaux « laissés pour compte ». Pour Sébastien, manutentionnaire en intérim, c’est une chance pour le mouvement. « Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’avec cette fuite en avant, les vaccinés d’hier seront les non-vaccinés de demain. On est tous dans le même bateau et il ne faut pas céder aux stratégies de division. » Selon une estimation du ministère de la Santé, la désactivation du pass sanitaire à compter de ce samedi concernerait en effet 500 000 à 1 million de citoyens français n’ayant pas effectué leur dose de rappel à temps. C’est le cas de Corrine, mère au foyer, qui, bien que double vaccinée, refuse d’effectuer cette troisième dose. « Les premières fois, j’y suis allée à contre cœur et la peur au ventre, mais c’est fini. Je ne céderais plus et je pense que nous sommes nombreux dans ce cas. »

Enfin, contrairement à ce qu’ont pu relayer nos confrères de la Dépêche du Midi, cette manifestation était en majeur partie pacifique et placée sous le signe de la bonne humeur. Les quelques tensions survenues en fin de parcours apparaissent comme marginales et ne représentent aucunement une volonté collective de confrontation avec les forces de l’ordre. La plupart des manifestants ont ainsi peu à peu quitté les lieux devant le monument aux Combattants de la Haute-Garonne en fin d’après-midi, sans oublier de se donner rendez-vous dès la semaine prochaine pour poursuivre le combat.

Au total selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, ce sont environ 54 000 personnes qui ont manifesté contre le pass vaccinal à travers la France ce samedi.

 

  • Par Léo Thiery, présent sur place

© Crédit photo // Léo Thiery