Ce jeudi 4 février, le porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean, a officialisé une bonne nouvelle pour le secteur aérospatial toulousain. La Ville rose a été retenue par l’OTAN pour y installer un centre spatial d’excellence qui pourrait ouvrir ses portes en 2022. Une structure destinée à assurer la sécurité des satellites de l’Alliance atlantique contre les menaces hostiles.

La décision était prise depuis le 28 janvier dernier, mais c’est ce jeudi que l’on a appris que l’OTAN avait retenu la proposition française de création d’un Centre d’Excellence (CoE) implanté à Toulouse. C’est déjà à Toulouse que le commandement militaire de l’espace (CDE) opèrera sous l’autorité du Chef d’état-major de l’Armée de l’air et protègera les intérêts spatiaux de la France à partir de 2025.

Cette logique de protection des intérêts spatiaux va donc désormais s’étendre à l’international, en réponse à la montée des menaces contre les satellites de l’Alliance atlantique. En 2017, le satellite russe Loutch-Olimp K avait notamment approché le satellite franco-italien Athena-Fidus afin d’intercepter des communications militaires. Le choix de Toulouse, qui est le site principal de l’industrie aérospatiale française, apparaît donc comme logique, ce qu’a tenu à souligner Hervé Grandjean :

« Toulouse est le cœur battant de l’industrie, de la recherche spatiale en France avec le CNES, Airbus, Thalès… La ministre des Armées Florence Parly avait décidé d’installer à Toulouse le Commandement de l’espace. Nous avons donc des militaires qui sont déjà sur place. Le choix de l’OTAN est logique, même si nous nous en félicitons. »

Hervé Grandjean, porte-parole du ministère des Armées, sur France Bleu Occitanie

Toulouse voit sa place de leader européen du spatial confortée mais c’est également une belle revanche pour la Ville rose qui avait vu en décembre 2020 l’installation du centre de prévisions météo européen (CEPMMT) lui filer sous le nez au profit de Bonn, en Allemagne. Alors que le Centre d’Excellence de l’OTAN devait au départ s’installer à Ramstein-Miesenbach, outre-Rhin, Toulouse aurait négocié au nom du partage des implantations entre l’Allemagne et la France.

Les premiers spécialistes dès cet été

L’ouverture de ce futur centre n’a pas encore de date officielle (on parle d’horizon 2023), mais les premiers des quelques 50 spécialistes français et étrangers prévus sur le projet pourraient arriver dès cet été 2021. L’emplacement du centre, lui, est d’ores et déjà connu : il prendra place sur le site du Centre national d’études spatiales (CNES) situé avenue Edouard Belin au Sud-Est de Toulouse.

La fonction principale du CoE sera de partager les informations obtenues sur les menaces contre les satellites et de coordonner leurs activités, mais d’autres missions variées lui seront confiées : formation des responsables et des spécialistes des pays membres de l’Alliance atlantique aux enjeux des risques spatiaux, mise en place d’une politique de défense spatiale commune, tout cela dans le but de renforcer la coopération spatiale entre les Alliés. Toulouse s’ajoutera donc bientôt à la vingtaine de centres similaires déjà existants dans les pays membres de l’OTAN.

Le site du CNES à Toulouse, qui accueillera le nouveau centre spatial d’excellence de l’OTAN (CNES/MARTIN Emmanuelle, 2017).

 

Les réactions des divers acteurs politiques de la métropole toulousaine ne se sont pas faites attendre : le député de la Haute-Garonne Mickael Nogal et le maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc se sont notamment félicités de la nouvelle. Le premier est« heureux que l’OTAN ait retenu Toulouse pour accueillir son centre spatial d’excellence, soulignant ainsi l’expertise française en la matière », tandis que le second se réjouit que les futures équipes, « par leur installation, vont développer l’économie locale et donc contribuer à l’emploi local ».