L’accouchement, en soit, est déjà une source d’angoisse pour bon nombre de futures mamans. Mais par les temps qui courent, une inquiétude supplémentaire est venue s’ajouter à cela : celle de devoir accoucher seule.

Pour l’instant, à la maternité Paule de Viguier à Toulouse-Purpan, les modalités durant l’accouchement n’ont pas été impactées. Le futur père peut être présent, si ce n’est qu’il doit éviter les allers et retours en dehors de la salle d’accouchement. En revanche, il n’est pas autorisé à rester en suite de couche. Les visites de la famille et des amis sont elles aussi interdites pendant le séjour. Cependant ces mesures sont susceptibles d’évoluer, ce qui inquiète Amandine, dont le terme est prévu pour le 18 avril : « J’appréhende que les mesures soient renforcées d’ici mon accouchement et que le papa ne puisse pas être présent. » confie-t-elle avant d’ajouter « J’aurais l’impression qu’on nous vole cet instant magique. » Amandine devra rester seule les premiers jours avec son bébé, car dans ce contexte de confinement, personne d’autre que le papa ne pourra prendre le relais et s’occuper de son aînée.

De la même façon, Lola, enceinte de 8 mois et demi, appréhende le fait que son conjoint ne puisse pas assister à l’accouchement. Sa méthode à elle pour faire face, c’est « d’éviter d’y penser ». Elle avoue : « Honnêtement je ne m’y prépare pas vraiment psychologiquement, car cela va engendrer du stress. J’attends juste le jour J. »

Certaines mamans, bien que compréhensives, expriment leur inquiétude sur les réseaux sociaux.

Des examens prénataux chamboulés

A l’hôpital Joseph Ducuing, les consignes sont proches, le service maternité informe « qu’un seul accompagnant est autorisé lors de l’accouchement » et que sa présence sera proscrite s’il « présente des symptômes au COVID-19 ». Par la suite « aucun accompagnant en secteur de suites de couches n’est autorisé » car « la maman et le bébé feront l’objet d’un confinement strict dans la chambre » afin de se conformer aux mesures gouvernementales. L’hôpital souligne « qu’aucune autre visite ne sera autorisée pendant le séjour ».

Les consultations d’obstétrique et les échographies de suivi de grossesse sont maintenues tandis des téléconsultations sont en train d’être mises en place pour remplacer les visites d’allaitement. Virginie doit accoucher dans cette maternité dans quatre mois. Le rendez-vous pour son échographie a donc été maintenu mais « sans la présence du papa ». Elle s’y prépare déjà « nous ferons probablement un appel par WhatsApp, notamment au moment de la révélation du sexe de notre enfant ». Elle s’estime chanceuse de devoir accoucher cet été, même si la situation l’angoisse. « J’ai beaucoup d’insomnies en ce moment, liées peut être aussi aux hormones, mais je trouve la situation mondiale dans un état grave. Une grossesse dans ces conditions ouvre le champ des perspectives… »

L’haptonomie, la préparation à la naissance, et l’entretien prénatal précoce du 4ème mois, sont quant à elles suspendues. L’hôpital conseille aux futures mamans de se « tourner vers les cabinets de sages-femmes libérales ».