L’actualité fait sa notoriété. On la discute. Elle divise.
_ Réfléchie et mise en place en quelques semaines seulement, la loi sur la réforme de l’Université française, ou loi Pécresse, du nom de l’actuelle Ministre de l’Enseignement supérieur en charge du dossier, est promulguée le 10 août dernier. En pleines vacances scolaires. Trois mois seulement après la naissance du nouveau gouvernement. Comme si la réforme de l’Université devenait urgente.

Les textes prévoient une restructuration progressive, sur cinq ans. Mais aujourd’hui, à l’heure où certaines mesures se mettent déjà en place, des questions se posent. Les acteurs concernés ont-ils été suffisamment consultés ? Cette réforme a t-elle été sagement pensée ? Le système et la philosophie de l’enseignement supérieur à la française ne sont-ils pas remis en cause ? L’Etat se désengage t-il ? Les étudiants et le corps enseignant s’inquiètent.
_ Présents lors des négociations, par l’intermédiaire des représentants syndicaux, entre autres, beaucoup lui reconnaissent néanmoins des défauts. Depuis la rentrée, le mouvement en faveur de l’abrogation de la loi s’intensifie. Voilà une dizaine de jours que de nombreux établissements vivent au rythme des revendications, grèves et blocages. Les « pro » et les « anti » s’affrontent. Les rencontres entre les acteurs se multiplient. La porte de sortie s’annonce difficile à trouver.

Univers-Cités se lance dans un décryptage. Concrètement, que disent les textes ? Dans la pratique, que vont-ils changer? Les inquiétudes sont-elles justifiées ? Cette réforme impose-t-elle de nouvelles pratiques ou officialise-t-elle des modalités déjà en place ? Autonomie : le mot est-il adapté ? Financement, gouvernance, sélection, avenir : petit tour d’horizon des principaux points de cette loi, attendue par certains, reculée ou annihilée par d’autres.