Une réorganisation est nécessaire pour tous les hôpitaux du pays qui font face à l’épidémie de Covid-19. L’objectif ? Gérer l’afflux de patients et le risque de contamination. Cette réorganisation se fait en partie au détriment des autres malades.

Le Premier ministre Edouard Philippe a indiqué les mesures à suivre concernant les rendez-vous médicaux. Il indique vouloir « préciser les règles s’agissant de la santé. Nous voulons que nos concitoyens puissent évidemment se rendre aux urgences quand ils en ont besoin. Nous voulons aussi qu’ils puissent se rendre dans les endroits où ils ont besoin de se rendre pour des soins programmés. Il est bien évident que lorsque l’on a besoin de se rendre dans un centre de dialyse et il faut pouvoir y aller, c’est sans lien avec le coronavirus. Si on interrompait les soins importants de ceux qui ont une maladie chronique, on se retrouverait avec une situation sanitaire qui, à bien des égards, pourrait être là aussi problématique. Mais là encore, il faut être clair : ce sont les soins urgents ou les soins qui répondent à une convocation d’un médecin ou, le cas échéant, aller aux urgences de l’hôpital.»

Le nouveau décret du 23 mars durcit les mesures préalablement annoncées autorisant « les déplacements pour motifs de santé ».

Désormais, sont autorisées les visites médicales « à l’exception des consultations et soins pouvant être assurés à distance et, sauf pour les patients atteints d’une affection de longue durée, de ceux qui peuvent être différés ». Décret n° 2020-293 du 23 mars 2020

De son côté, la mairie, après demande du Conseil de l’Ordre des médecins de Haute Garonne, a mis en place des centres de consultation. Il y en a 15 dans la ville rose. Permettant d’apporter un suivi des personnes qui présentent les symptômes du Covid-19. Et ainsi de protéger les patients allant chez leurs médecins généralistes pour des raisons extérieures au coronavirus.

Branle-bas de combat au CHU de Toulouse Purpan

Un afflux de patients infectés est attendu dans les prochains jours en Occitanie et particulièrement à Toulouse. La région Occitanie comptait 1285 cas confirmés à la date du vendredi 27 mars. Pour faire face, le CHU de Toulouse s’est organisé pour absorber le flux de patients attendus les prochains jours.

Une organisation qui se caractérise aussi par l’aide apportée au personnel soignant. Ainsi, de nombreuses personnes se sont portées volontaires pour les aider. Via la plateforme Whoog, ce sont plus de 420 professionnels de santé qui ont proposé leurs services au CHU en cas de besoin.

Les hôpitaux sont ainsi répartis en trois niveaux distincts. Le CHU fait partie du premier niveau et a reporté toutes les opérations non urgentes pour libérer des places et surtout des lits pour accueillir plus de malades. Un deuxième niveau d’hôpitaux pouvant accueillir des malades du covid-19. Et enfin un dernier échelon qui concentre majoritairement des cliniques. Qui peut accueillir des urgences théoriquement accueillies par le CHU dans le but de soulager l’établissement.

Plusieurs dé-programmations d’interventions et de consultations non urgentes ont été établies. Désormais, les consultations d’anesthésie obstétricale seront par exemple réalisées par téléphone.

La télé-consultation comme alternative ?

Récemment, la Fédération française des psychologues et de psychologie a fortement conseillé à ses praticiens de « reporter dans la mesure du possible jusqu’à nouvel ordre leurs consultations » et de « proposer des télé-consultations ». Un « enjeu pour l’amélioration de l’organisation du système de santé et l’accès des soins » notamment dans le contexte actuel. Le déploiement de la télé-médecine et ses conditions d’entreprise ont été définis au mois de juin 2018 par un avenant à la convention médicale.

Pour accompagner les professionnels de la santé, des solutions numériques de prise en charge à distance et à domicile des personnes atteintes de covid-19 sont proposées.
Logiciels, plateformes, accès web, des applications spécifiques sont ainsi listées « permettant un acte médical ou une activité de soin à distance ». Le ministère des Solidarités et de la santé précise tout de même que ces propositions ne « dispensent pas de service médical ou soignant associé et sont donc à l’usage exclusif des professionnels de santé autorisés à exercer en France. »

En France métropolitaine ainsi que dans les départements et régions d’outre-mer, tout médecin peut recourir à la télé-consultation. Et ce, peu importe son secteur et lieu d’exercice, sa spécialité ou son établissement de santé (cabinet de ville, maison de santé pluriprofessionnelle, centre de santé, Ehpad …).

La plateforme en ligne « LIVI » propose un diagnostic médical en quelques minutes en vidéo, 7 jours sur 7, même en dehors des heures d’ouverture des cabinets.

Dans une interview accordée à nos confrères de Ouest-France, le Dr Fabienne Yvon indique que ce dispositif est « très utile pour un premier diagnostic ou pour le suivi de patients ou pour d’autres maladies. Par exemple, ce matin, la varicelle d’un enfant, facile à détecter en vidéo. » Une solution qui semble donc marcher autant du côté des praticiens que des patients.

Pour certaines spécialités à l’instar des consultations de psychologie, il est possible « exceptionnellement, de rencontrer un patient qu’ils suivent habituellement, s’ils le jugent indispensable pour sa santé mentale. Cette disposition peut être tolérée en respectant strictement les mesures barrière » précise la Fédération française des psychologues et de psychologie.

Jusqu’au 30 avril, les conditions de télé-consultation sont assouplies afin de limiter le nombre de contaminations liées au coronavirus. Le service public indique également une prise en charge par l’Assurance maladie suite aux soins prescrits.

Un numéro vert et un site sont mis à disposition par le ministère de la Santé pour toute question liée au Covid-19 : 0.800.130.000 ou https://www.gouvernement.fr/info-coronavirus