Avec des températures particulièrement douces au mois de février, la patinoire en plein air installée sur la place du Capitole de Toulouse pendant les vacances, suscite la polémique. Devenue un symbole politique pour la campagne des municipales, elle est fermement défendue par l’actuel maire de la ville, Jean-Luc Moudenc.

Son fournisseur, ICR Expo, utilise du Glycol alimentaire comme liquide de refroidissement. Des panneaux photovoltaïques sont mis en place sur les bâtiments de l’entreprise. Voilà qui ferait de la patinoire en plein air, accessible jusqu’au 23 février, une installation respectueuse de l’environnement, alors que les températures dépassent les 15 degrés.

Absente en 2019 pour cause de mobilisation des Gilets Jaunes, la patinoire a fait son grand retour cette année. Le but, selon Jean-Luc Moudenc : « Donner le sourire aux plus de 11 000 enfants et parents qui s’amusent chaque année sur la patinoire du Capitole depuis 5 ans, faute de pouvoir partir en vacances ailleurs ».

Un symbole politique pour les municipales

La polémique s’est emparée des réseaux sociaux. Mais au-delà, elle a fortement fait réagir les candidats d’Archipel Citoyen, la liste des écologistes aux municipales.

« On assiste à la continuation d’un modèle de consommation en essayant de mettre un peu de vert », se désole le porte-parole Maxime Le Texier à France 3 Occitanie. « C’est irresponsable de continuer ainsi. C’est un manque de courage politique d’autoriser encore de tels événements. Nous mettons au défi Jean-Luc Moudenc de nous montrer le bilan de gaz à effet de serre de ce type d’installation. »

Si les écologistes saluent l’idée d’installer un loisir familial place sur Capitole, ils réprouvent la mise en place d’une patinoire énergivore, qui, selon eux, « confirme la profonde distorsion entre les discours et les actes de Monsieur Moudenc ».

Contacté, le service presse de la mairie de Toulouse récuse toute responsabilité. Elle explique que « la présence de la patinoire sur la place du Capitole est un événement privé », sans évoquer l’acte politique qu’elle représente. Pour sa part, Jean-Luc Moudenc estime que « si c’était à refaire, je le referai sans hésiter ». Il avance notamment un impact écologique « très marginal » et une « utilisation politique d’un événement sans réel impact environnemental, mais positif pour les familles. »

Une écologie « pragmatique et efficace »

Pour la campagne aux municipales de 2020, Jean-Luc Moudenc met en avant « une écologie pragmatique et efficace », en réponse à « l’écologie négative » promue par Archipel Citoyen.

« Je cherche à privilégier la recherche de solutions. Je ne me contente pas d’énoncer des interdictions », attaque-t-il. Quant à la polémique autour de la patinoire, il estime qu’elle est un non-lieu. Faut-il décider d’implanter des activités plus vertes et respectueuses de l’environnement ? « Nous le faisons déjà, détaille-t-il. Je suis un partisan de la liberté. On a un panel de propositions et les Toulousains choisissent celles qui leur convient le mieux. »

L’écologie est une des notions clés de la campagne des municipales. Au programme pour Aimer Toulouse, la liste du maire sortant : planter 100 000 arbres d’ici à 2030 et investir fortement dans les transports en communs.

En tout cas, une chose est sûre pour Jean-Luc Moudenc. « Si je suis réélu, la patinoire reviendra l’année prochaine. »