À moins de trois semaines du premier tour du scrutin municipal dans la ville rose, la gauche se présente divisée. Trois listes majeures sont représentées, symbole d’une désunion face à Jean-Luc Moudenc.
Comment rassembler et gagner ? Depuis le début de la campagne, cette question se pose chez la gauche toulousaine. Une réflexion nécessaire face au maire sortant Jean-Luc Moudenc soutenu par LR et LREM. Malgré les négociations entre les différents mouvements et partis politiques, aucun compromis d’alliance et d’unité n’a été trouvé. Un miroir inversé entre M. Moudenc, rassemblant quasiment seul du centre à la droite tandis qu’il y a embouteillage sur le plan social et écologique à gauche. La liste Archipel Citoyen, conduite par Antoine Maurice (EELV), rassemble La France Insoumise (LFI) et les Verts. Nadia Pellefigue, vice-présidente de la région Occitanie, à la tête du mouvement Une Nouvelle Energie (UNE) s’est alliée avec le PS, le PCF ainsi que le PRG. A cela, Pierre Cohen, ancien de 2008 à 2014 se présente « Pour la cohésion » avec le soutien de Génération.s.
Battre Jean-Luc Moudenc
Des difficultés de parler à l’unisson comme dans les autres grandes villes. Néanmoins, la volonté de ne pas faire réélire Moudenc est bien présente dans les esprits. Du côté d’Archipel Citoyen, « la démarche démocratique et la place accordée à l’écologie va faire la différence dans le vote des toulousains », selon Romain Cujives. Elu au conseil municipal avec Pierre Cohen, il a décidé de quitter le PS pour rejoindre le mouvement. « La seule fois ou la gauche l’a emporté ces dernières années, c’est quand nous étions tous réunis ». Il en appel aux électeurs toulousains à légitimer cette voie et faire gagner la « seule liste écologique ». Pierre Lacaze, membre de UNE et président du groupe communiste au conseil municipal veut lui aussi « réaliser le meilleur score possible ». « Nadia Pellefigue est la candidate la plus à même de battre Jean-Luc Moudenc » à ses yeux.
L’échec d’un rassemblement est « un handicap », car ça ne donne pas les meilleures chances de victoires. Mais le communiste a toujours bon espoir de rassembler derrière le choix des toulousains pour gagner au second tour. Romain Cujives espère voir dans la division de la gauche « seulement une impasse face à M. Moudenc » et non un boulevard vide de concurrents pour le maire sortant. Chacun tente sa chance pour ravir le Capitole à la droite. Même s’il y a risque électoral. « On sait qu’avec trois listes, la dynamique sera moins importante » reconnaît Isabelle Hardy, n°2 sur la liste de l’ancien maire. Une division qui pourrait rendre les reports de vote plus compliqués entre ces listes après le 15 mars. Pierre Cohen et son équipe ont entamé des négociations pour un rapprochement des listes au soir du 1er tour. Ils proposent une fusion des trois listes à la proportionnelle « en fonction de ce qu’ont exprimé les électeurs toulousains » pour être uni le 22 mars.
Archipel s’impose comme favori
A quelques semaines du scrutin, des tendances se dégagent. Même si les logiques municipales ne peuvent être comparées aux logiques nationales. Les Verts et La France Insoumise sont bien implantés à Toulouse. La performance de Yannick Jadot aux élections européennes de 2019 dans la ville rose (21% contre 13% au niveau national NDLR) pourrait avoir des répercussions. Un sondage publié par nos confrères de La dépêche du Midi donne la liste d’Antoine Maurice dauphine du maire sortant au 1er tour.
Dans les différents scénarios du second tour, la gauche s’incline. Les listes UNE et Pour la Cohésion appellent cependant à la prudence face aux sondages « qui se sont déjà trompés par le passé ». Pierre Lacaze estime que la dynamique des européennes ne sera pas la même lors du prochain scrutin. Il espère « un renouveau ». Avec « l’élection de la première femme maire de Toulouse ». De l’espoir dans la division, de voir une gauche recoller les morceaux et reprendre en main le Capitole.