Vendeur au sein d’une enseigne de vêtements de sports de glisse, Adrien remet en question l’organisation actuelle des soldes, qui viennent de s’achever.

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Univers-Cités : Les soldes d’hiver 2016, succès ou échec ?

Adrien : Le mois de janvier a été plutôt bon, nous avons réussi à tirer notre épingle du jeu malgré une météo pas forcément clémente. En février, par contre, avec le décalage des vacances par rapport à l’année dernière, ça a été très difficile. Je pense que cette année, les soldes sont arrivées trop tôt dans l’année. Donc nous n’avons pas suffisamment de temps pour travailler nos produits d’hiver, comme par exemple les vestes de ski. Après, les gens sont vraiment habitués à avoir des promotions en permanence, que cela soit sur Internet ou dans les boutiques. Forcément, les soldes n’ont plus le même impact qu’avant. Il y a quatre ou cinq ans, le premier mercredi des soldes, c’était la cohue, encore mieux le premier samedi. En revanche, aujourd’hui, ça se lisse complètement.

UC : N’ont-elles pas perdu, en fin de compte, leur caractère unique ?

A : Complètement, même si on travaille quasiment autant qu’avant. Les soldes durent plus longtemps, six semaines au lieu de cinq l’an dernier. Et elles arrivent très tôt, juste après la période de Noël. Par conséquent, on vend nos produits plein tarif à Noël, surtout les affaires de ski, et nous sommes obligés de les solder dans la foulée, début janvier. Au lieu de vendre des produits plein tarif pendant quatre mois, comme nous le faisions auparavant, on ne le fait que pendant un mois. Le même problème va se poser avec les soldes d’été, qui commencent trop tôt, le 22 juin. Sauf que personne ne part à la plage fin juin ! Tout le monde part après, nous savons déjà que nous allons vendre tous nos maillots pendant les soldes, à prix cassés. Pour toutes ces raisons, c’est un peu plus difficile d’assurer de bonnes marges.

Ce constat semble partagé par d’autres commerçants, comme le montre ce reportage, qui dresse le bilan des soldes d’hiver 2016 à Toulouse.