Entre Hambourg, Mobile et Toulouse, Airbus a choisi la ville rose pour abriter sa nouvelle chaîne d’assemblage du A321. Une décision qui pourrait s’accompagner de nouveaux emplois.

Le 21 janvier, la direction d’Airbus a fait son choix : c’est Toulouse qui accueillera la nouvelle chaîne d’assemblage du A321. À partir de la mi-2022, le monocouloir sera pour la première fois assemblé en France, dans l’usine Jean-Luc Lagardère. Depuis 2004, le site toulousain accueille l’assemblage du A380 dont la production s’arrêtera en 2021.

La réindustrialisation du site Jean-Luc Lagardère pourrait d’ailleurs s’accompagner d’une bonne nouvelle pour le marché de l’emploi toulousain : le syndicat FO a annoncé que la nouvelle chaîne d’assemblage devrait générer 500 nouveaux emplois d’ici à 2022. « La direction n’a pas mis ce chiffre sur le papier. Ça n’a pas été confirmé officiellement » nuance Françoise Vallin, coordinatrice CFE-CGU Airbus. Cette dernière semble cependant confiante quant aux futures décisions de l’entreprise : « Avec le développement du site et la mise en route de la nouvelle chaîne d’assemblage suivront sûrement des évolutions en termes d’emplois. Notamment quand les cadences de production augmenteront ». Concernant les employés qui travaillent actuellement sur le A380, ils sont peu à peu redéployés vers les autres programmes d’Airbus situés à Toulouse. Fin 2020, ils ne seront plus que 170 ouvriers et environ 500 cols blancs sur le site Lagardère.

Si la décision d’Airbus était attendue par les partenaires sociaux, c’est parce que Toulouse n’était pas le seul choix possible. Le groupe pouvait aussi choisir d’agrandir les sites d’Hambourg (Allemagne) ou de Mobile (États-Unis), où le A321 est déjà assemblé. Ou encore le site situé à Getafe en Espagne où la production du A380 s’arrêtera aussi en 2021.

Pour Françoise Vallin, la compétition n’était pas si rude : « on avait confiance dans le site toulousain, et je crois que c’est un ensemble de caractéristiques propres à l’usine Jean-Luc Lagardère qui a fait basculer le choix de la direction vers Toulouse ». Compétitivité globale, délais de commercialisation, surface au sol, coût d’investissement et ressources disponibles font en effet parties des arguments avancés par Airbus pour justifier le choix de Toulouse.

Augmenter et moderniser la production

En 2019, Airbus a vu sa production augmenter de 8% par rapport à l’année précédente, faisant de lui le premier constructeur mondial devant Boeing. L’avioneur a livré 863 avions, dont la grande majorité (642) appartient à la famille A320. Avec la nouvelle chaîne d’assemblage, l’objectif est double selon Michael Schoellhorn, directeur des opérations (COO) d’Airbus : « nous avons décidé d’augmenter notre capacité et flexibilité globale de production pour l’A321, mais aussi d’établir une chaîne d’assemblage final de nouvelle génération à Toulouse ».

La chaîne A321 sera notamment dotée de nouvelles technologies numériques contribuant à répondre à la demande croissante enregistrée par Airbus et ainsi remplir les objectifs du constructeur. Si 60 avions de la famille A320 étaient produits par mois en 2019, ce chiffre s’élèvera à 63 en 2021 selon les prévisions annoncées début janvier.