Jusqu’à samedi 25 janvier, le Capitole de Toulouse accueillait la 23ème édition de l’opération Mon Sang pour les autres. Cette collecte, organisée par l’Etablissement français du sang (EFS) et le Rotary, est la plus grande de France. La région Occitanie est, quant à elle, le premier donneur du pays.

Lits de camps, docteurs, infirmiers… Pendant quatre jours, la Salle des Illustres s’est transformée en hôpital temporaire. Avec « un succès mitigé », explique Priscilla Agostini, chargée de communication régionale de l’EFS. « Les donneurs ont répondu à l’appel », malgré des objectifs (revus à la baisse par rapport à 2019) non atteints. Alors que l’EFS attendait 2 800 dons, seulement 2 200 personnes se sont déplacées au Capitole.

Un geste « sang-pour-sang » utile, puisque les besoins ont augmenté de 40% en France au cours des 15 dernières années. Notamment en début d’année, après les périodes de fêtes, les hôpitaux ont plus que jamais besoin de dons. « Notre objectif 2020 pour l’Occitanie est de recevoir 240 000 poches de sang. » Aujourd’hui, en France, environ 3 200 000 dons par an seraient nécessaires pour répondre aux besoins d’un million de malades.

La baisse de dons n’est donc pas sans conséquence. « On parle en jours de réserve. On est aux alentours de 10 jours de stocks alors qu’on doit tendre vers 15 jours », précise-t-elle.

Intempéries et mouvements sociaux

Selon l’EFS, 950 dons par jour seraient nécessaires pour répondre aux besoins de la région Occitanie. Depuis 1998, l’opération est donc le rendez-vous le plus important du début d’année. Le Rotary se mobilise aux côtés de l’EFS pour sensibiliser le grand public à l’importance du don du sang.

Mais la collecte de janvier 2020 n’a pas tenu ses promesses. « Les intempéries de mercredi et jeudi ont fortement impacté l’opération. Les mouvements sociaux ont également leur part de responsabilité dans la plus faible mobilisation des donneurs. » Suite aux  grèves contre la réforme des retraites, de nombreux secteurs d’activités sont fragilisés. Le don du sang n’échappe pas à la conjoncture.

Alors que d’autres collectes étaient annulées, l’EFS a décidé de maintenir celles de la région. « Nous avons modifié nos horaires d’ouverture pour éviter de prendre des risques en cas de débordements pendant les manifestations », détaille Priscilla Agostini. Tout en regrettant que ces mesures aient eu un impact négatif sur la mobilisation de donneurs.

22% de nouveaux donneurs

Malgré des objectifs revus à la baisse, l’EFS se félicite des « 22% de nouveaux donneurs, en majorité des jeunes » qui se sont déplacés au Capitole. Pour motiver les troupes, le champion de France d’athlétisme Djilali Bedrani était le parrain de cette 23ème édition. « Avoir des sportifs et célébrités qui font la promotion de l’opération donne un petit plus en termes de visibilité. En mettant sa notoriété au service du don, il incite notamment les jeunes à participer. »

L’objectif de l’événement toulousain est donc double : mobiliser les donneurs et sensibiliser les nouveaux à l’importance du geste. Au-delà de l’action des bénévoles du Rotary, des animations étaient proposées au public pour attirer le maximum de donneurs.

« Les malades ne prennent pas de vacances ! », s’exclame Clément, jeune diplômé de Toulouse Business School. Pour sa part, Marie, étudiante en LEA à l’université du Mirail était là pour la première fois. « J’avais peur mais cette année, j’ai décidé de sauter le pas. Un proche a eu besoin d’une transfusion après un accident. J’ai vraiment réalisé que donner est un geste essentiel. »

« 24h après le don, les poches sont réparties sur demande des hôpitaux », indique Priscilla Agostini. Avant de conclure qu’un « don, c’est trois vies sauvées ! ».