Xavier est en seconde au lycée Ozenne, à Toulouse. Il a intégré Youth For Climate suite à la grève générale pour le climat, organisée le 15 mars dernier. Depuis, lors des manifestations, le lycéen s’occupe du contact avec la police.

Comment vous organisez-vous  à Youth For Climate ?

Youth For Climate, ce n’est pas une association comme les gens le pensent. C’est une « organisation libre » en quelque sorte, juste un pseudonyme en fait. Personne ne gère en étant au-dessus des autres, il n’y a pas de bureaux, ni de fonds. C’est Greenpeace par exemple qui va nous donner des subventions.

Nos actions sont non-violentes. Mais on doit rester dans le flou car on ne veut pas que la police nous attende à certains endroits. On gère quand même la sécurité du cortège. Nous avons un service d’ordre pour ne pas que ça dérape. Il y a beaucoup de prévention, on a des t-shirts totalement blancs pour être reconnus. L’aspect médiatique est très important aussi, les organisateurs se dispersent dans la manif, car nous passons beaucoup par Instagram et les stories pour communiquer au sein des cortèges. Les réseaux sociaux nous servent de couverture, s’il y a un problème avec les forces de l’ordre. Et puis, la tête de la marche anime la manifestation. Elle met l’ambiance, c’est son rôle.

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Quel est ton implication dans l’organisation ?

J’organise la manifestation avec le reste de l’équipe en réunion. On est une quarantaine sur Toulouse. On parle de différents sujets climatiques et on planifie des itinéraires et des horaires. Chacun apporte ses idées, propose son rôle, un parcours et après on vote à la majorité. On relaie ensuite sur les réseaux sociaux pour que les lycéens ou les étudiants participent. On a des gros groupes Instagram avec toutes les associations pour communiquer.

Mon rôle est de négocier avec la police lors des manifestations. Je suis ce qu’on appelle dans le jargon le « contact police ». Avec le chef d’escadron, nous définissons un trajet pour le cortège. Je parle avec eux en permanence de nos actions, il faut être diplomate. Je fais aussi un retour à mes camarades avec le talkie -walkie. Ça peut vite déraper. Je suis là pour prévenir si les policiers veulent charger ou intervenir.

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Pourquoi manifester tous les vendredis ?

Aujourd’hui, notre planète va mal. L’Etat ne fait rien. Emmanuel Macron avait promis d’interdire le glyphosate, mais il a prolongé son autorisation. Ce n’est pas normal ! On doit montrer que la jeunesse est impliquée dans la société. Dans 50 ans, les dirigeants ne seront plus là, on ne peut pas compter sur eux. On veut alerter d’en bas. La jeune Suédoise de 16 ans, Greta Thunberg, a appuyé sur le bouton rouge, et nous lycéens, sommes la sirène qui retentit tous les vendredis.

A Toulouse, le réchauffement climatique on ne le sent pas trop encore, mais la pollution elle est là. Il y a un brouillard constant de particules fines. Il y a une sensibilisation à faire. L’école pourrait être un très bon lieu pour cette éducation au climat.

Propos recueillis par Thomas Prongué