Vendredi 29 et samedi 30 mars 2019 s’est tenue la seconde édition du festival « Reg’arts croisés » à la maison des jeunes et de la culture (MJC) d’Empalot. Expositions, concerts et représentations ont eu pour but de mettre en lumière des artistes émergents autour du thème « casser les codes ».
« Je me suis vraiment mise à la photo il y a trois ans. C’est ma première exposition ici », sourit Valentine Kothé, étudiante en lettres modernes à l’Université Jean Jaurès de Toulouse et jeune photographe. Vendredi et samedi, ses portraits ont été exposés au deuxième étage de la MJC d’Empalot. Le bâtiment a accueilli « Reg’arts croisés », le festival culturel d’étudiants en quatrième année à Sciences Po Toulouse. Organisé dans le cadre d’un cours de financement et montage de projets, son ambition est de permettre une rencontre entre public, artistes émergents et professionnels de l’art.
Un tremplin pour des artistes en devenir
« On avait une marge de manœuvre mais ça reste un festival avec des artistes émergents », explique Sophie Alimi, une des 25 étudiants derrière l’événement. À la suite d’un appel à projets, lancé en fin d’année 2018, douze artistes ou collectifs ont été sélectionnés.
« L’idée était quand même de les laisser s’exprimer puisque le festival est censé être un tremplin pour eux », détaille Camille Job, étudiante et membre du pôle ayant participé à la sélection des artistes pour le festival.
Ces deux jours ont été, pour certains artistes comme Valentine Kothé, l’occasion de présenter leurs travaux publiquement pour la première fois.
La photographe en herbe raconte :
« Il y a toute l’installation que je ne connaissais pas. Comment agencer mes photos, les faire communiquer. »
Elle poursuit : « Je n’avais pas forcément confiance en moi mais il y a tout pour permettre aux jeunes de pouvoir pratiquer et s’entraîner. »
« Casser les codes », tout un programme
« Le thème sous-jacent était « casser les codes », donc on avait envie de quelque chose qui sorte un peu des cases, que les artistes s’amusent », explique Camille Job avant d’ajouter :
« Le thème est venu parce qu’on se questionnait autour de la légitimité dans l’art. Dans l’idéal, on aurait aimé qu’il y ait des disciplines qui se mélangent. »
Le fil rouge de ces deux jours d’expositions, concerts, représentations et rencontres a été un questionnement autour de la subversion dans l’art.
En ouverture, une conférence-débat a été l’occasion de questionner « la provocation, l’illégalité dans l’art, en présence de professionnels et des artistes du festival », explique Sophie Alimi.
« Au final, même en cassant des codes, on en crée de nouveaux. Ce n’est pas forcément ce qu’on donne à voir qui casse les codes, mais le regard que l’on pose dessus », résume Valentine Kothé.
Si la culture légitime a eut droit de cité à travers peintures, dessins ou performances de danse et théâtre, le festival a été ponctué d’interventions hors des sentiers battus. Ainsi, le public de la MJC a pu profiter de siestes sonores, concerts de rap ou de musique électronique.
Un festival en quête de reconnaissance
Au total, près de deux cents curieux ont poussé les portes du festival « Reg’arts croisés » en cette fin de semaine, pour une bonne part, des étudiants de Sciences Po Toulouse. « Ce n’est pas ce que fait généralement la MJC », rappelle Sophie Alimi pour expliquer la faible affluence des habitants du quartier.
« Ce n’est que la deuxième édition donc on a très peu de visibilité », souligne-t-elle.
Les professionnels et institutionnels ayant répondu présent à l’invitation des étudiants sont peu nombreux mais l’étudiante, ne désespère pas : « Notre but est d’acquérir une légitimité au fil des années. »