Du 25 au 31 mars, le rock est à l’honneur à Toulouse : une dizaine de groupes toulousains se produiront dans une série de concerts. L’occasion de soutenir la scène musicale locale et de prouver que le rock ‘n’ roll n’est pas encore mort.

Mardi 26 mars, 19h30, le Ravelin. Avant même d’ouvrir la porte du petit bar de la place du quartier Saint-Cyprien, le son des guitares saturées et des grosses caisses se fait entendre. Au fond de la pièce, sur la petite scène, les trois Toulousains du groupe de punk rock Bias font leurs balances et contrôlent une dernière fois leurs instruments. D’ici une demi-heure, le bar sera plein à craquer.

Habitués des scènes de la Ville rose et des tournées, c’est la première fois que le groupe se produit dans le cadre de la Semaine du rock. Depuis quinze ans, l’association Progrès Son propose chaque année une semaine entièrement dédiée au style musical. Cette année, sept soirs, sept lieux différents et 20 groupes joueront sur scène. Punk, blues, indie, folk, il y en a pour tous les goûts.

Soutenir la scène locale

Parmi les 20 groupes présentés pendant le festival, 16 sont toulousains. Une dimension très importante pour le co-président de l’association organisatrice Progrès Son, Mathieu Leymonie, qui se veut être un tremplin pour les groupes de rock locaux. Si la plupart des groupes ont déjà l’occasion de se produire sur la scène toulousaine, la Semaine du Rock leur apporte un soutien logistique plus important, une communication plus large et des tarifs abordables pour le public.

« Le concept de l’association, c’est le soutien à la scène locale. On veut aussi générer des rencontres, c’est très important de mélanger les gens, qu’ils découvrent de nouveaux groupes », indique Mathieu Leymonie.

Le mot d’ordre de l’association Progrès Son : promouvoir la scène musicale toulousaine. Marie Toulgoat

Pour le jeune homme, par ailleurs employé de la salle de spectacle le Bikini, le but du festival n’est pas de faire du show-business. L’association, qui ne compte aucun salarié et qui reçoit des subventions de la mairie, organise d’ailleurs le festival à perte. « Le but n’est pas financier, c’est d’organiser de belles soirées. »

Une stratégie payante pour les musiciens. Julien est batteur du groupe de punk rock Bias et étudiant. Si lui et son groupe ont l’habitude d’écumer les bars et salles de spectacle, la Semaine du rock reste pour eux une belle opportunité.

« C’est hyper bien, tu découvres des groupes que tu n’écoutes pas forcément d’habitude et ça peut être intéressant. »

Rock is not dead

Dans le bar du Ravelin, le public est au rendez-vous. Doc Martens au pied, vestes en cuir, t-shirts à l’effigie de groupes : les fans de la scène rock n’ont pas encore perdu leurs codes. Dans la salle, autant de femmes que d’hommes, des étudiants comme des sexagénaires.

Alors que le rock ‘n’ roll est en perte de vitesse par rapport à d’autres styles musicaux, comme l’électro, la pop ou le hip hop, personne ici ne se résout à enterrer les batteries agressives et les guitares électriques.

« On est dans une période où les gens sont énervés mais ne veulent pas écouter des choses énervées », concède le batteur de Bias, Julien. «Mais je pense pas que le rock soit mort, ça reviendra, c’est comme un cycle. Après, il y a des morceaux de rap dont je suis fan ! »

Pour le co-président de Progrès Son, Mathieu Leymonie, la Semaine du rock est en quelque sorte un acte de résistance. S’il admet s’adonner aux plaisirs d’autres genres musicaux, il souhaite que le festival permette de perpétuer l’amour du rock ‘n’ roll.

« Ce qu’on fait, c’est du militantisme, on aime le rock. Faire une festival de rock sans tête d’affiche c’est parfois compliqué parce que ce n’est pas un style à la mode, mais ça nous tient à coeur. »