La perspective d’une rentrée 2019 sans le budget pour les langues régionales irrite dans la région de Toulouse. Depuis le mois de janvier, les manifestations s’enchaînent, et les élus sont interpellés par les acteurs de l’enseignement de l’Occitan, notamment la Fédération des enseignants de la langue et de la culture d’oc. L’occitan marche-t-il vraiment sur la corde raide ?
La cause de la colère des représentants de la langue régionale : des dotations supprimées et la controversée réforme du lycée. Alors que l’enseignement de l’occitan faisait l’objet d’une enveloppe spécifique du rectorat de Toulouse, les établissements ne pourront plus compter sur cet argent à la rentrée 2019. C’est en tout cas l’inquiétude des enseignants, qui craignent la concurrence avec les autres langues vivantes, au détriment de la langue régionale. L’occitan se diffuse actuellement dans les lycées en complémentarité du reste de l’enseignement linguistique. Et ce surtout depuis la signature d’une convention de soutien à la langue occitane par l’ancien Ministère de l’Éducation nationale. L’accord entre l’État et les collectivités devait durer jusqu’en 2022.
Le Ministère se justifie. La réforme des lycées entend proposer la langue d’oc en Langue Vivante 2 ou en option. Jean-Michel Blanquer attend du Conseil supérieur des programmes de s’adapter à la transformation. Dans ce cadre, le module « Langues, littératures et cultures étrangères » des filières générales s’intitule désormais « Langues, littératures et cultures étrangères et régionales ». Cette voie ne satisfait pas :
«Les élèves auront vite fait le calcul et on les comprend » confie Pierre Van Ommeslaeghe, membre du Snalc, un syndicat des professeurs, à La Dépêche.
Les élèves auront à « sacrifier » une langue nationale au profit de l’occitan. L’autre choix, de prendre l’option occitan, est jugé peu rentable puisque l’investissement de trois heures par semaine compte très peu dans la moyenne.
« La FELCO vous a déjà alerté, pour certains d’entre vous à plusieurs reprises, sur les dangers mortels que faisait courir le projet de réforme des lycées à l’enseignement des langues régionales », indique la fédération le 31 janvier 2019 dans une lettre adressée aux élus locaux.
La polémique ne concerne pas les parcours bilingues français et occitan. En attendant, la FELCO organise une manifestation dimanche 17 février 2019 à 14h Place du Capitole pour « sauver l’enseignement de l’Occitan ».
Crédit photo: Facebook CREO Tolosa
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