Samedi 26 janvier 2019 à Toulouse, les militants écologistes ont rejoint l’acte XI des manifestations des Gilets jaunes. Le lendemain, c’est au tour de ces derniers de traverser la Garonne pour s’allier aux rassemblements pour le climat. Une rencontre des causes qui enthousiasme les manifestants.

« Je pense que la justice climatique n’est pas la priorité pour la préfecture. On nous fait se réunir dans un endroit invisible parce que personne ne se sent concerné », désespère Camille, militant d’ANV COP21, aux abords de Saint Cyprien, ce dimanche 27 janvier 2019. Comme lui, plusieurs militants écologistes soupçonnent le mouvement des Gilets jaunes d’invisibiliser les actions environnementales dans la ville rose. Maxime, membre du Collectif citoyen pour le climat, à l’origine du rassemblement précise :

« Cette fois, ce n’est pas la Préfecture qui nous a imposé le lieu. On avait pour but de mettre en place une agora citoyenne. C’est plus simple à la Prairie des filtres. »

Loin de faire de l’ombre aux revendications des militants écologistes, depuis plusieurs semaines, les Gilets jaunes rejoignent au contraire leur cause. Le 8 décembre 2018, la Marche pour le climat et les Gilets jaunes défilaient entre Jean-Jaurès et Saint-Cyprien lors d’une manifestation ponctuée de heurts. De nouveau, la semaine dernière, plusieurs événements Facebook appellaient à une convergence entre Gilets jaunes et Gilets verts. L’un de ces événements, organisé par les Gilets jaunes Toulouse et plusieurs associations environnementales de la ville, appelle à un « Acte XI : Les Gilets jaunes pour un combat social et écologique ! #climat ».

Gilets jaunes et associations écologistes invitent conjointement les internautes à se mobiliser le samedi 26 janvier 2019. (Facebook)

L’acte XI des Gilets jaunes teinté de vert

13h30, samedi 26 janvier 2019. Une cinquantaine de militants écologistes se réunit aux abords de le Place Wilson. À l’initiative d’ANV COP21 et Alternatiba, associations environnementales, ces Gilets verts font le choix de la convergence. Jusqu’à 16h30, la marche conjointe se déroule dans le calme et la bonne humeur.

Camille, présent samedi dans le cortège climat, s’enthousiasme que les Gilets jaunes intègrent le climat à leur ordre du jour.

« Je suis allé à différentes assemblées générales de Gilets jaunes et énormément parlaient de justice sociale et climatique. Une vraie convergence émerge depuis quelques semaines. »

Les slogans dénonçant des symboles capitalistes décorent les rues de Toulouse lors de l’acte XI des Gilets jaunes. (Cécile Marchand Ménard)

Anthony, trentenaire et Gilet jaune, militant sur les ronds-points depuis le 17 novembre 2018, compte parmi ses revendications « la justice économique, sociale et écologique ». Pour lui, il s’agit d’arrêter de faire peser sur les plus précaires le poids de la transition écologique. Son agacement est partagé par d’autres manifestants.

« Les responsables ne sont pas les gens qui ne trient pas leurs déchets, c’est les choix de production du monde capitaliste qui détruisent l’écosystème », éclate Dominique, revéloise fièrement vêtue d’une chasuble jaune.

Dimanche, deux mobilisations pour le climat rejointes par les Gilets jaunes

Au lendemain de l’Acte XI, dimanche 27 janvier, la Marche des citoyennes pour le climat et la justice sociale et le Rassemblement pour le climat suscitent la mobilisation des Gilets jaunes.

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Au plus fort du rassemblement, les manifestants sont quelques centaines à la Prairie des filtres. Bien loin des presque 15 000 manifestants comptabilisés par Actu Toulouse la veille.

Les femmes Gilets jaunes, Gilets verts et sans gilet se réunissent le dimanche 27 janvier 2019 pour rallier la Prairie des Filtres. (Cécile Marchand Ménard)

La rencontre des manifestants est une bonne chose pour Richard, Gilet jaune et membre de la France insoumise, présent tout le week-end dans les rues de Toulouse. Il optimise :

« Les Gilets jaunes peuvent être un véritable tremplin pour les idées écologistes […]. Beaucoup de gens présents aujourd’hui ont manifesté hier, et inversement. »

Cependant, malgré cette convergence des causes, Dominique concède qu’une part des Gilets jaunes n’ont pas de revendications écologistes. Pour elle, c’est une raison de plus pour continuer à se mobiliser.

« Il faut continuer à éveiller les consciences. Je crois que ça passe par des actions conjointes comme ce week-end. »