Du 15 janvier au 15 mars 2019, le « Grand débat » est organisé sur l’ensemble du territoire français par le gouvernement, pour répondre à la protestation sociale et à la mobilisation des Gilets jaunes. Deux semaines après son lancement, un premier bilan peut être dressé.

Pendant deux mois, les Français ont la parole. L’Etat leur propose d’échanger et de confronter leurs idées dans le cadre du Grand débat national. Mais en quoi consiste-t-il exactement ? Avec un certain manque de clarté, il peut être compliqué de s’y retrouver. Un kit a été pensé pour accompagner les citoyens dans leur démarche. Une plateforme en ligne permet d’organiser ou participer à une réunion. Il suffit de remplir les quelques cases, le jour, l’heure et le lieu du débat et le tour est joué. Les débats peuvent porter sur quatre thèmes :

  • L’organisation de l’Etat et ses services publics
  • La démocratie et la citoyenneté
  • La transition écologique
  • La fiscalité et les dépenses publiques

Rien n’oblige à organiser une réunion, les Français peuvent simplement consulter la page et voir les débats qui se tiendront près de chez eux.

A côté de ces réunions, des formulaires de doléance sont déposés dans les mairies, portant sur les quatre grands thèmes. Les contributions seront directement transmises à la Mission grand débat. Il est aussi possible de déposer des contributions en ligne depuis le 21 janvier. De plus, à partir du 1er mars, le Grand débat national prend une autre dimension : des conférences citoyennes au niveau régional seront organisées. Elles associeront des Français tirés au sort dans chaque région à des représentants de diverses parties prenantes. Le gouvernement assure que toutes les contributions seront prises en compte pour permettre une analyse approfondie, à la fois quantitative et qualitative, et permettre de forger un nouveau pacte économique, social et environnemental.

Une mise en route un peu confuse

Avec une telle organisation, les mairies ont un grand rôle à jouer et tentent de se mettre au service des citoyens. Le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, confirme :

« Je mettrai gratuitement à disposition des salles municipales, notre système et notre réseau de communication pour que le maximum de citoyens ait l’information et qu’un débat puisse être organisé ».

Pourtant, un employé de mairie a confié ne rien savoir sur la tenue des réunions-débats : « tout nous tombe dessus comme ça, on ne sait rien ».  Le déroulement du débat reste donc vague malgré la bonne volonté des autorités publiques. D’autant plus que certaines réunions organisées dans le cadre du Grand débat ne viennent pas d’initiatives citoyennes. C’est le cas du parti En Marche ! qui a prévu d’organiser deux débats sur Toulouse. Ce 27 janvier,  aucun d’eux n’est signalé sur la plateforme en ligne.

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Pourtant, les deux ministres chargés d’animer le débat national, Sébastien Lecornu et Emmanuelle Wargon, se réjouissent des résultats. Selon eux, une semaine après le lancement du Grand débat, 600 débats avaient déjà été déclarés. La ministre ajoutait sur LCI :

« A peu près la moitié sont ouverts par des maires, l’autre moitié par des citoyens, en fait 40%-40%, et le reste, ce sont des associations. »

A ce jour, plus de 1 600 initiatives locales ont été proposées, par des citoyens ou des maires. Selon la page officielle du gouvernement dédiée au grand débat, un peu moins de 300 000 contributions en ligne ont été enregistrées, une semaine après le lancement de la plateforme.

La région Occitanie, en marge du Grand débat ?

La grande majorité des débats a lieu en métropole mais les expatriés français se mobilisent aussi. Certains ont lieu aux Etats-Unis, au Danemark ou même en Inde. Toutefois, on remarque des différences sur le territoire français quant à la réceptivité et la participation au Grand débat. Toulouse parait peu sensible à ce Grand débat national et prévoit d’organiser seulement trois réunions dans le centre ville. En comparaison, Lyon, Bordeaux et Marseille en comptent neuf. A ce jour, le Grand Toulouse ne propose que 24 réunions quand le Grand Marseille en propose 65, Lyon et son agglomération 72 et la région bordelaise 81.

Et quand on interroge les toulousains sur le sujet, les enthousiasmes sont pauvres :

« Cela peut être une bonne chose pour émettre des idées et essayer d’avancer, toutefois je ne participerai pas. »

Un autre toulousain déclare : « je vais y participer mais en revanche je n’en attends rien ». Si Toulouse est boudeuse face à ce Grand débat, la particularité de la région Occitanie repose sur le fait que les campagnes se mobilisent davantage que sa métropole. Huit réunions sont organisées autour de Pau et seize dans le département du Tarn.

Les prochaines réunions dans la Ville rose

Deux réunions sont prévues pour le moment à Toulouse :

  • Le lundi 28 janvier à partir de 19h au 52 avenue de Lombez. Thèmes abordés : la transition écologique, la démocratie et la citoyenneté
  • Le samedi 2 février à partir de 17h à la Maison de la citoyenneté de la Roseraie. Thèmes abordés : transition écologique, fiscalité et dépenses publiques, démocratie et citoyenneté, organisation de l’Etat et des services publics

Si vous souhaitez organiser une réunion locale, rendez-vous sur cette page :  Page officielle du Grand débat national

Avec Zoé Daval